Ma participation à un festival de ce genre est assez exceptionnelle pour que j’en fasse un billet!
De nature un peu (très)(beaucoup) sauvageonne et agoraphobe, l’ex-habituée des “media pit” que je suis est toujours très hésitante quand vient le temps de se lancer dans une foule. Un festival de musique attirant davantage de gens pacifiques qu’une manifestation contre la brutalité policière, je me suis dit que les sacrifices que j’y ferais me permettraient de voir quelques bons groupes… dont les Red Hot Chili Peppers, qui figuraient sur ma liste de “À voir avant de mourir”.
Je dois dire d’emblée que je suis “gras dur” pour ce festival: je profite d’un bracelet obtenu par l’Homme, qui cet été passe des heures incalculables à travailler sur le site d’Osheaga. Ce bracelet me donne l’accès à quelques zones moins “populeuses”, je peux donc mieux contrôler mon aversion pour les foules. Bon j’ai quand même subi le classique des festivals de musique en plein air: bière renversée (sur mes pieds seulement, dieu merci)(pas la mienne, dieu merci bis), brûlure de cigarette, spectateur intoxiqué qui beugle des insanités, grand dadais de 6 pieds qui vient se planter devant moi… mais j’ai réussi à travailler assez sur mon Carpe Diem pour ne pas laisser ces classiques me démonter ma première journée.
J’avais en projet de voir Elle King et Passengers mais je les ai ratés pour cause de “mon nom n’est pas encore sur la liste pour que je puisse récupérer mon bracelet”. Oh well, je ne me plains pas, il fait beau et je ne paye pas mon entrée. J’ai profité du reste du temps jusqu’au concert des Lumineers pour me promener d’une scène à l’autre, d’un site à l’autre, pour explorer. J’ai vu bien des belles choses, les idées pour répartir les foules et les endroits aux différentes ambiances sont vraiment bien pensés.
Un face-à-face avec Denis Coderre plus tard, je finis ma tournée du site pour me diriger tranquillement vers la Scène de la Rivière. Je me trouve un fauteuil de parterre (zéro vue) pour glandouiller en attendant de retourner en bas, là où la vue est bonne. Cet endroit n’existe pas sur la carte du festival… j’ai cherché longtemps. Quelque chose me dit que ça fait partie de l’expérience, les découvertes-surprises du genre!
Quelques photos variées du site:
Un mot sur la foule: hétéroclite. Des familles, des vieux, des jeunes, des restants de Woodstock, des restants de Sex Pistols, des restants de Cypress Hill, et leurs générations suivantes… du hipster à chaussures Sebago et lunettes Ray Ban et/ou chapeau Fedora en passant par la festivalière en brassière de macramé jusqu’aux gothiques-pseudo-sexy et aux électrolytes barbouillés de peinture phosphorescente, en plus du couple de nouveaux mariés encore habillés pour la cérémonie… y’a-du-toutte. Le niveau moyen de swag du festivalier: 1200. Mon niveau: 42, parce que je suis venue en vélo et que j’ai un appareil photo avec une lentille fixe. (Soit dit en passant, ma 50mm fait encore des petits miracles.)
J’ai pu profiter du concert des Red Hot Chili Peppers bien placée entre deux zones plus prestigieuses mais la vue me convenait parfaitement. Le concert était très bien: les gars étaient en forme, ils ont offert une prestation de 1h50 (20 minutes de bonus), peu d’interactions avec la foule mais un “MERCI BEAUCOUP MONTRÉAL” lancé sans accent par le guitariste a fait pas mal d’effet sur la foule. 75% de chansons très connues, 25% de jams/chansons de leur dernier album tout juste sorti. La “set list” (tirée de setlist.fm):
- Intro Jam
- Can’t Stop
- Dani California
- Scar Tissue
- Dark Necessities
- Chelsea Hotel #2
- (Leonard Cohen cover) (Performed solo by Josh)
- Snow ((Hey Oh))
- Look Around
- Otherside
- The Getaway
- Californication
- Tell Me Baby
- Go Robot
- Parallel Universe
- Under the Bridge
- By the Way
- Rappel 1: Jam
- Rappel 2: Goodbye Angels
- Rappel 3: Give It Away (With Break on Through (To the Other Side) Intro)
Les photos du concert:
La soirée s’est terminée avec une péripétie “Signature GL”. Dans ma grande prévoyance (et ma grattosité/cheapitude) je suis allée me stationner à la gare de St-Lambert, du côté partagé VIA/AMT. J’ai laissé le Forester sur place puis fait le reste en vélo, par la piste cyclable qui passe sous le pont Victoria, jusqu’au parc Jean-Drapeau. J’ai verrouillé le vélo près de la station de métro et voilà, j’étais sur place! J’avais apporté une lampe frontale pour le retour dans le noir, parce que je suis prévoyante… mais je n’avais pas prévu que je ne pourrais pas prendre le même chemin au retour: le lien cyclable est fermé à partir de 22h, tout juste à la sortie du parc Jean-Drapeau, vers le pont Victoria. Ça, c’est ma recherche matinale sur les internets qui me l’a appris… je n’avais donc aucune chance de passer, puisque j’ai quitté le site à 23h20.
Bon, sur le coup, première petite clôture, 1 mètre de haut… y’a rien là, je dépose le vélo de l’autre côté et je passe moi-même par-dessus sans problème. Je ricane en me disant que si ce n’est que ça, je suis à la voiture dans 10 minutes… j’arrête de ricaner au moment où j’aperçois une 2e clôture, plus haute celle-ci, en grillage-à-poule-de-compétition. Le côté est un peu tordu, il y a un angle mobile, je peux passer le vélo en l’accrochant par la roue avant et faire de l’escalade, je ne suis de toute évidence pas la première à faire ces singeries. J’espère que c’est la dernière clôture. J’enfile sous le pont, je prends à gauche pour passer sur l’écluse… fin de la route. La clôture qui ferme l’accès à l’écluse fait près de 3 mètres de haut, impossible de passer le vélo par-dessus, et encore moins mon moi-même qui commence à être fatiguée de la journée en plus de n’avoir jamais été habile avec les clôtures métalliques.
Je rebrousse chemin, ré-escalade la deuxième clôture, me viande la cheville au passage (tiens, il date de quand mon rappel de tétanos?), pédale dans le noir avec la frontale, puis… retour à la case départ: je suis devant les entrées d’Osheaga, ils ne laissent plus entrer personne, il est bientôt minuit, l’Homme est en débriefing de première journée dans la zone VIP, son cellulaire est à plat. Bon, pas de panique, si je trouve la voiture de l’Homme, j’attends l’Homme et c’est tout. Je sors mon téléphone (pas à plat, et j’avais un fil + battery pack de secours), et je tente de localiser la Volt avec l’application… nope. Ça ne localise pas la voiture. Allons donc à la recherche de la Volt dans les multiples stationnements sur les iles… Heureusement, je finis par la trouver, et grâce à l’application, je peux déverrouiller les portières, ranger mon vélo, et attendre… j’en profite pour nettoyer ma cheville et semi-somnoler jusqu’à l’arrivée de l’Homme, qui a failli me prendre pour un envahisseur-cambrioleur de Volt. Conclusion: vive la technologie et mon système D!
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