Première nuit en camping: ça va, mon sac de couchage antédiluvien tient toujours le coup, mon bon vieux duvet m’a tenue au chaud. Faut pas se faire d’illusions, en cette saison, les nuits sont encore fraîches. Par contre, il nous manque un truc: des oreillers. En ce qui concerne la tente, elle aussi semble passer le test de résistance, mais notre chaleur a généré de la condensation dans le double-toit: il faut idéalement étendre le machin pour qu’il sèche avant qu’on remballe pour la journée. Problème: où étendre ? Certainement pas sur l’herbe pleine de rosée. Solution: sur les jeux pour enfants ! Problème: je ne suis plus un enfant. Solution: on s’en fout, y’a personne qui regarde. Facile de monter et d’étendre le double-toit. Problème: redescendre. Solution: y laisser un bras. Bon ça ne s’est pas fait, mais mon épaule a quand même eu un peu la trouille…
Au menu pour le p’tit déj: pains briochés, jus, yaourt. On quitte dès que le double-toit est relativement sec, et c’est parti pour les Gorges du Verdon, avec sa route qu’il aurait pas fallu que j’aie une Subaru Impreza ou une 206 version rallye parce que j’y serais probablement restée. M’enfin, c’est très joli comme endroit, et tout le monde est content: j’ai mes cailloux, et Beni a sa flotte. On a fait une mini-randonnée de 40 minutes, on saura pour la prochaine fois: prendre une lampe frontale pour les passages dans les grottes, et prévoir une journée complète pour faire le tour des canyons. Vu l’heure qui tourne, on rebrousse chemin, et on se dirige vers Digne: on est déjà en retard sur notre planning.
A Digne, on fait une pause-Carrouf’ pour acheter (entre autres) de la bouffe, des oreillers, et de la Biafine pour soigner mes coups de soleil. Les enfants, retenez ça: la Biafine, ça marche du feu de Dieu, justement pour éteindre votre peau qui brûle. C’est une lotion bien grasse qu’on applique le plus tôt possible quand on réalise qu’on a malencontreusement oublié de mettre de l’écran solaire et qu’on a passé l’après-midi à jouer au beach-volleyball. Par contre, reste à savoir si c’est trouvable au Canada, chose dont je doute, parce que je n’ai vu ce produit nulle part ailleurs qu’en France.
Après la pause Carrouf’, on remonte vers Grenoble, et je constate une chose: la Punto a 6 vitesses ! … La 6eme s’emmerde un peu, là, avec les petites routes de montagne, je dépasse rarement 100km/h. On aura bien l’occasion de la pousser plus tard… Sur notre route, Gap. Gap, c’est une ville pas trop moche, sans grande personnalité (à mon avis), mais qui a la particularité d’être campée dans une vallée entourée de montagnes -et pas les Laurentides: y’a des sommets enneigés, c’est la chaîne de Belledonne, qui fait partie des Alpes. Miamiamiamiam. Je manque d’yeux pour conduire ET regarder les montagnes.
On fait quand même une pause geek-wifi-cidre à Gap, histoire de vérifier online que la portion ouest de la France n’a pas été engloutie dans l’Atlantique -on doit y aller dans quelques jours, ce serait bête de rater ça. (Je tiens ici à m’excuser à la gendarme ? gendarmesse ? bref, à la représentante de la Loi que j’ai odieusement coupé dans le rond-point à l’entrée de la ville, je n’avais pas vu l’Office de Tourisme à temps. Avec ma plaque 76 elle a dû hurler “sale touriste !!!”.) C’est bien beau le wifi, mais le temps nous rappelle que ce serait pas con de trouver un camping avant que la nuit tombe, chose que nous ne ferons pas: il fait déjà nuit noire quand on arrive à Pierre-Châtel, premier bled du bord où on trouve un camping avec un proprio encore sur les lieux. Notre retard a été causé par le Lac du Sautet: avec ses montagnes, son eau verte et sa brume, il ne nous donnait pas envie de reprendre la route.
Le désavantage de prendre “le premier camping qu’on trouve”, c’est qu’on ne sait pas à quoi s’attendre: Ritz-Carlton version campagne, ou champ laissé en jachère. Là, on s’approchait pas mal plus de l’abandon fermier que du village-vacances. Chiottes turques, douches crades et panne de courant à l’honneur… bon appétit. M’enfin on pose la tente, on bouffe, et on se couche, en écoutant le doux chant des vaches qui broutent et qui font sonner leurs cloches -bienvenue dans les Alpes de Haute-Provence.
Sommaire de la journée: 263 km parcourus, et mon cerveau hésite entre ce qui est le plus embêtant: le coup de soleil dans le dos (déjà moins irritant grâce à la Biafine) ou les vaches à 50m. Le reste, en images:
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