La jalousie est un sentiment que je ne me suis jamais expliqué, et que je refuse de concevoir comme étant une possibilité dans mes comportements. Je fais confiance à Benoit, je sais qu’il a une tête sur les épaules, je crois ce qu’il me dit, même si c’est parfois difficile.

Je suis possessive, pas jalouse. Je refuse de partager celui que j’aime. Surtout pas avec une greluche fumeuse qui se pâme comme une dinde “oooooh j’aDOOOOoooOoOoOoOooore l’accent canadien !” Non. Dégage, pétasse. Ce bras auquel tu te pends, c’est ma place. Ces yeux que tu regardes avec envie, c’est moi qu’ils aiment. Et non mais tu la vois cette putain de bague qu’il porte ?? C’est pas pour les chiens ça !

Forcément je SAVAIS que ça allait arriver. Quand un Québécois mignon se pointe en boîte en France, il ramasse tout ce qui traine, parce qu’il est porteur d’exotisme. Je sais ce que c’est, je l’ai déjà vécu.

C’était un événement auquel je m’attendais, et auquel je ne savais pas trop comment j’allais réagir. Sachant que je l’aime au point de vouloir passer ma vie avec et penser à avoir plus qu’un appart en commun, disons que l’idée d’une greluche pendue à son bras, ça me fait l’effet d’une mouche emmerdeuse qui ne décolle pas mais que je pourrais envoyer valser d’un coup de main. Ca, c’est à l’échelle d’une vie. Mais à l’échelle d’un stage de 3 mois loin de moi, c’est déjà plus difficile. C’est une connasse qui pourrait être potentiellement intéressante temporairement, pour combler des besoins immédiats. Elle est mignonne, mieux faite que moi, mais elle fume, et elle a déjà un mec, parait-il. Ca me scie quand j’entends des histoires genre “mais j’ai une copine, tu sais…” “ah mais t’inquiètes, je suis pas jalouse, et mon mec non plus !” … Euh… nan. Là ça va pas.

Je ne sais pas jusqu’à quel point il a été “sympathique” avec elle, parce que Benoit est d’un naturel sociable, mais un peu timide: il ne sait pas dire aux gens qu’ils l’embêtent parce qu’il ne veut pas les blesser. Chose que je comprends, je suis pareille. Mais quand on ne comprend pas une phrase aussi simple que “j’ai une copine” et qu’on continue la proximité physique, là, c’est pas juste du “naaaah mais je veux simplement mieux te connaitre”.

Tout ça me frustre, à cause de la distance. S’il était là, à côté de moi, je ne serais même pas en train d’écrire ces lignes. On en a parlé, sur MSN. Je crois sans problèmes ce qu’il me dit, et sans même que je demande, son ami confirme. Mais j’ai besoin qu’il soit là. Pour me rassurer sur moi.