On connait tous l’expression désignant une journée de merde: “journée où on aurait dû rester couché”. Eh ben y’a pire: il existe de ces journées où même le sommeil ne veut pas de nous, et nous chasse hors du lit à coups de cauchemars. Ces journées, où tout s’aligne, pour tout foutre en l’air.
Mercredi soir, minuit: j’achève de me battre avec l’imprimante qui ne respecte pas ma mise en page pour mon gros travail de 18 pages à rendre le lendemain.
01h00: je me couche finalement, non sans avoir fini par tout préparer pour jeudi, histoire de gagner un peu de temps au réveil.
02h00: je ne dors toujours pas, Murphy a pété la gueule à Morphée, forcément, j’ai un cours tôt le jeudi matin, donc impossible de compter sur une vraie nuit de sommeil.
04h30: je me réveille en sursaut (tiens, j’ai donc dormi ?!), je viens de faire un horrible cauchemar. Comme je ne me souviens de mes rêves que lorsque je dors mal et/ou peu, forcément, je me souviens des moindres détails, incluant de la tôle froissée, des photos en rafale, et du sang, plein de sang sur les vitres, pas le mien.
06h15: mon réveille sonne, histoire de me rappeler que je ne me suis pas rendormie depuis mon cauchemar.
07h30: je quitte l’appart, plus tard qu’à l’habitude, donc je tombe dans les bouchons de circulation, donc j’arrive plus tard à l’UL, donc j’ai pas une bonne place de stationnement, donc je marche plus, donc…
08h15: la grande folle de mon cours s’amène et entreprend de me déranger dans ma bulle alors que j’ai déjà une très sale humeur.
11h15: le cours se termine enfin, je file à la piscine, espérant décompresser un peu.
13h00: je sors de la piscine, juste comme un troupeau de gamines envahit le vestiaire en piaillant.
13h30: je quitte enfin le vestiaire, non sans y avoir ramassé un joli mal de tête, gracieuseté des morveuses (j’ai déjà dit que je voulais pas d’enfants ? ou alors pas plus que 2 ?)
15h00: impossible de manger tranquillement dans la cafétéria, elle est prise d’assaut par un troupeau de gamins qui tambourinent sur les tables, les chaises, et piaillent à qui mieux-mieux, en n’omettant pas de me lancer des regards plein de provoc’ parce que MOI JE BOSSE PUTAIN DE BANDE DE MOULES !!!
15h30: je trouve refuge dans la bibliothèque, d’où je sors bredouille une heure plus tard, avec seulement la moitié des livres dont j’ai besoin pour un prochain gros travail.
16h30: changement de programme pour la soirée, je vais faire des photos au concert de Pierre Lapointe (.com pour les curieux)(ouais chui lâche, pas envie de faire le lien)
17h30: tiens, faudrait que je bouffe… mais suis-je bête, j’ai 5$ pour finir le mois, et pas de bouffe prévue ailleurs que chez moi. Pas de bouffe, donc.
18h45: j’ai perdu quelques neurones entre temps, fatigue aidant, et je quitte pour le Grand Théâtre, en voiture. Fait à noter: la tempête a déjà bien pimenté la conduite extérieure, ce qui fait qu’on ne sait pas si la rue a 2 ou 3 voies.
19h05: je ne suis pas encore rendue au Théâtre, qui est pourtant à 20 minutes de l’Université. Par contre, je me suis fait tamponner le derrière de ma voiture par un sale d’jeuns à casquette en Honda Civic, mais j’ai rien, ma voiture c’est un tank, sauf que j’ai très mal au cou, il est arrivé vite l’encul— ah non tiens c’est lui qui a essayé de m’enc…
19h30: j’arrive au Théâtre, il me faut un parking, vite, poussez-vous. Mais comme les bancs de neige ne parlent pas encore le langage akelien (faudra y remédier un jour), je mets 20 minutes à me garer.
19h55: pour la énième fois de ma vie, on me prend par la main pour me dire “pas de flash, gna gna gna, 3 premières chansons, gna gna gna” OUI CA VA C’EST BON BORDEL JE SAIS !!! Et les 2 autres, tu leur dis pas ? AAah j’y suis, ce sont des mecs. Okay ouais. Moi chui pas une pro, ça peut pas être possible, chui une fille. Un jour j’aurai ma revanche, sale con.
20h45: Pierre Lapointe s’amène, clic-clic-clic, c’est fini pour les photos. Mais je peux pas réintégrer ma place, je dérangerais 25 personnes, alors je me farcis le reste du concert au choix: debout, ou sur un strapontin d’un confort à faire rougir un matelas de fakir.
22h30: fin du concert. J’attends que la cohue s’éloigne, je déteste les foules.
22h55: je retourne enfin à ma voiture, que je retrouve sous un banc de neige.
23h15: je peux enfin penser à essayer de sortir de mon banc de neige.
23h16: forcément, dès que le banc de neige est plus haut que l’espace entre ma voiture et le sol, ben je reste prise, même avec les meilleurs pneus du monde et le talent de Schumacher.
23h17: je sors ma pelle de plastique rouge et j’entreprends de dégager la neige sous ma voiture.
23h18: un pignouf passe à 2km/h et lance, à travers sa fenêtre entrouverte: “tu vas-tu être correcte, fille ??”
23h18: je crois avoir atteint le maximum d’énervement canalisé en un seul moment.
23h20: je sors de mon foutu banc de neige.
23h21: je réalise que j’ai l’estomac qui s’auto-digère.
23h45: j’arrive enfin dans ma rue. Ai-je déjà mentionné que j’habite dans la 2ème rue la moins bien déneigée de la ville ? La première est juste derrière chez moi.
23h46: je n’ai aucun emplacement de stationnement libre: tous ceux de l’immeuble sont pris, et la rue est un banc de neige.
23h49: je me résigne à m’insérer entre les voitures de 2 voisins que j’aime pas.
23h52: je me pète la gueule dans la neige, chargée de mon sac avec mon laptop, mon 20D, et ma bouffe achetée en chemin. LA j’ai atteint le stade ultime d’énervement.
00h20: bouffe ingurgitée, besoin dodo, apa dodo, ils viennent de percuter que ma rue a besoin d’être déneigée: bip-bip-bip-bip.
00h40: faites pas chier, je mords, et j’ai besoin de dormir. Si demain matin j’ai le mioche d’en haut qui me fait du DDR sur la tête, je le roule dans la panure, je le fais frire, et je le sers avec une sauce miel et moutarde.
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