… et détecte la taille de l’ironie de ce titre. (Attention au pavé, j’ai pas pu m’empêcher.)
Lecteur, souviens-toi de mon voisin abruti. Hé bien mon voisinage strikes again, cette fois-ci, directement en live from l’appartement rez-de-chaussée gauche. Mais avant, laisse-moi, cher lecteur, t’exposer quelques faits cocasses.
Ceux qui ont l’incommensurable chance de me connaitre en vrai et de me fréquenter dans ma vie de tous les jours et tous les soirs savent que je souffre parfois, depuis quelques années, d’un joli trouble du sommeil qui consiste en l’impossibilité la plus flagrante et totale de draguer Morphée et de pioncer/roupiller/ronfler/pieuter/bref, dormir. En clair: je fais de l’insomnie. Sans m’étendre sur mes cycles d’humeurs et autres phases qui peuvent influencer la qualité de mon dodo, disons que cette insomnie m’assaille surtout en période de stress. Voyez, je suis logique jusque dans mes problèmes de sommeil.
Là où ça devient amusant: depuis un peu plus d’une semaine, j’ai recommencé l’insomnie. Et croyez-moi, le seul moyen que je connaisse de combattre les nuits blanches -dont j’ai abusé au courant de la dernière année, je sais-, c’est les somnifères. Je suis ce qu’on peut appeler une “anti-pilules”, mais là, j’avoue, je me shoote au sirop pour la toux Nyquil, qui contient un agent provoquant la somnolence. Je n’ai pas besoin d’une forte dose, j’ai juste besoin d’un petit coup de pouce pour aider les ondes thêta et delta à s’installer dans mon cerveau.
Ceci dit, j’utilise le sirop avec parcimonie, parce que la modération a bien meilleur goût, et que je ne prends du Nyquil que lorsque je dois _vraiment_ dormir, genre “y’a de la route à faire demain” ou “j’ai une sale journée d’exams+cours”. Or, il se trouve qu’en ce moment, je n’ai pas vraiment d’obligations à dormir selon un rythme régulier, puisque mes vacances (et la chaleur et l’humidité) me donnent tout le loisir de ne rien faire de mes journées. Donc, pas énormément besoin de sommeil. Mais quand même, ça peut être bien de dormir de temps en temps, non ?
Autre fait non-négligeable, il fait une chaleur et une humidité étouffantes sur la ville depuis une semaine, et ça a une incidence plus que désagréable sur moi: je supporte plutôt mal l’humidité, j’ai les articulations fragiles (abus de sport), et la fraction de poumon asthmatique que j’ai se réveille très facilement, ainsi que mes allergies, car c’est bien connu, l’humidité est la mère de tous les acariens. You do your math, and you comprenez que j’ai pas la forme ces temps-ci.
Maintenant que you are instruits à propos de ce fait banal de ma vie, dear readers, laissez-moi vous raconter les dernières 48 heures de ma vie.
D’abord, j’ai dormi comme un bébé dans la nuit de dimanche à lundi -9 heures, un exploit. Fatigue accumulée que j’ai soignée ? Accalmie mentale autant soudaine que subite ? Je n’en sais rien, mais le fait est que j’ai dormi. Joie et bonheur. J’ai passé la journée de lundi à travailler dans mes images du festival d’été, et j’ai aussi (accessoirement) fait un peu de ménage et de lessive. Pas de quoi fouetter un chat.
Lundi soir, l’heure du dodo de geek arrive: 1h00 du mat. Forcément, je ne m’endormais pas avant (ni ne ressentais de fatigue), puisque je me lève assez tard ces temps-ci, et que j’avais exceptionnellement bien dormi la nuit précédente. Tout est logique jusque là. Bref, je me couche, et m’endors relativement rapidement, autour de 1h30 du mat. Puis j’ouvre les yeux, je vois la lumière du jour, j’étire nonchalamment mon corps de g(r)eek goddess, et, joignant le geste à l’interrogation, je me demande “mais quelle heure avancée de la journée peut-il bien être ?!” Hében il était 6h05 du matin. Mon téléphone, mon réveil-matin, mon laptop, mon four micro-ondes, ma chaîne stéréo, ils étaient tous du même complot !
Bon, force m’est de constater que je ne m’endors plus. Qui plus est, avec la chaleur qu’il fait, plutôt impossible de trouver une posture assez confortable pour dormir sans trop suer du front ou du dos… Résignée, je me lève, je fais ma routine de geek du matin: journaux online, blogs, kissékiésurMSN, et la journée s’entame, puis défile, parsemée ici et là d’un peu de bouffe, de ménage (encore), de nourrir le chat, de 5 douches parce qu’on sue à ne rien faire, bref, mollo mollo. Je veux bien faire quelque chose, mais paaaas-troooop-viteeeeuh. J’ai bien eu quelques phases de végétation cérébrale, mais rien de très notable, disons que j’ai pu faire 2 siestes de 30 minutes à tout casser.
Arrive le soir, je compte bien dormir un tantinet plus que la nuit précédente, et je commence à m’installer pour la nuit: drap de coton léger en travers du corps, ventilateur braqué, zik dans les oreilles, laptop pas très loin pour zik et combattre insomnie. Taïaut.
*Pause dramatique*
Bien évidemment, tu es un lecteur perspicace, et tu as deviné que si je fais tout un fromage de ce post, c’est que je ne me suis pas endormie… Non. Ce n’est pas comme si ça m’étonnait: je m’attendais à avoir du mal à trouver le sommeil, d’abord pour l’insomnie, ensuite à cause des sombres crétins qui s’amusent à faire des courses de moto à 220km/h sur l’autoroute à 200 mètres de chez moi. Mais là, surprise, pas de moto. Joie et bonheur.
En vacances des motos, j’ai donc supposé que je pourrais m’endormir plus calmement. Hében non. Figurez-vous, chers lecteurs, que j’ai écouté aux fenêtres, même avec mes écouteurs sur la tête: mes adorables nouveaux voisins (du RDC gauche) faisaient un petit garden-party juste sous ma fenêtre, sans m’inviter. Et vas-y que je te raconte une blague grasse, et que tu rigoles du bide, et que “je te sers une autre bière ?”, et que “hé, tu l’apportes ce bol de chips ?!”, et que “t’entends c’est ma chanson, tiens je monte le son”. Du coup, à 2h00 du mat, je me fâche, et je lance “dites, z’êtes au courant qu’y a des gens qu’essaient de dormir ici ?!” et j’entends en réponse un “esscusez” outré et indigné, puis en moins fort, un “ferme ta fenêtre !”.
Là, cher lecteur perspicace, fais une pause pour apprécier ce moment d’anthologie. Accessoirement, c’est LE moment où, si j’avais été dans ma semaine pré-joies féminines, je serais sortie avec une patte de table pour massacrifier la gueule de ces abrutis. Mais comme j’étais déjà trop en colère, je me suis retenue avec les 3 autres pattes de table, parce que j’ai pas envie de faire un carnage, et que je ne suis pas violente à la base. Je rumine donc un tantinet, je monte le volume de ma musique dans mes écouteurs -ce qui a pour conséquence de rendre toute hypothèse de sommeil improbable, bien vu. Mais je préfère encore ne pas dormir à cause de MA musique plutôt que pour d’autres dérangements sonores indésirables.
Mine de rien, le temps passe, et ça rigole toujours aussi fort et grassement en bas de ma fenêtre. Je pense à appeler la police, parce que merde, y’a quand même des limites, mais je me ravise: “nan, Akelia, t’es une adulte civilisée, parle-leur, y vont p’têt comprendre”. Après avoir troqué la patte de table que je tenais toujours contre mon courage, j’enfile mon paréo, une chemise, et je sors, pieds nus, cheveux en bataille, oeil mauvais, air patibulaire. Je me plante aux limites du garden-party et je signale ma présence par un râclement de gorge. Regards médusés.
– Excusez moi de vous demander pardon d’insister, mais il est 3h00 du matin, et y’a des gens qui essaient de dormir ici.
– Ben oui mais on est en vacances, et…
– Grand bien vous fasse, mais d’abord, ce n’est pas le cas de tout le monde, et ensuite, y’a encore des gens assez stupides pour croire que les vacances c’est fait pour se reposer -gens dont je fais partie.
– … (là, y’a du lag, le temps que leur cerveau binaire analyse toutes ces données complexes que je viens de leur balancer)
– Donc, j’apprécierais un tantinet plus de discrétion, si possible.
– Ben, euh, ouais, on va faire attention…
– Qui plus est, ne me dites pas de fermer ma fenêtre, ce serait une insulte à votre propre logique: fermer une fenêtre par le temps qu’il fait, c’est du suicide, on est d’accord ?
– Euh, ouais, mais…
– Voilà, c’est ce que j’avais à dire… merci.
– Ouais, s’cusez, on va faire attention…
– Aurevoir.
Voilà, j’ai mis les bretelles, les culottes, peu importe, j’ai osé aller demander quelque chose de légitime à des gens fautifs. Situation que je déteste, rappelez-vous que j’ai horreur des malentendus. Bref, ça s’est arrangé, ils ont baissé le ton, et le garden-party s’est fait plus discret. Il était 3h30 du matin quand je me suis endormie.
Et quelle heure il est, maintenant ? 9h46. Si on émet l’hypothèse farfelue que je suis une bloggeuse somnambule et que je dors encore en rédigeant ce post, je dors donc depuis 6 heures. Malheureusement, les manoeuvres d’une remorqueuse (dépanneuse, pour les Français) m’ont réveillée, à 8h05. Vas-y que je te force du moteur pour amener le treuil, vas-y que je bip-bip pour informer tout le voisinage que je recule, et que je reforce du moteur pour tirer la voiture, et que… Bref, apu dodo. Et comme j’ai le sommeil léger, bien évidemment, impossible de me rendormir. De dépit, je me lève, et j’entreprends ma routine de geek.
Il est 9h49, j’ai un mal de crâne à me disloquer les neurones, j’ai faim, je suis d’une humeur plus que massacrante, et il y a une scie à métaux qui me vrille les tympans (rappelez-vous du toit de l’immeuble qui est parti au vent le 1er juillet, z’ont pas encore fini de le réparer).
Tout va bien braves gens. (L’ironie est aussi violente que dans le titre.)
Plus de détails et d’autres nouvelles au prochain bulletin.
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