Je remets souvent mon art en question. Justement, est-ce vraiment de l’art ? Par définition, la photographie est un art. Mais est-ce que les photographies que je fais sont dignes de cette appellation ? Comment définir le bon du mauvais ? Comment préciser ce que je fais ? Pourquoi mes photos plus que celles d’un touriste qui rentre de Floride ? Je sais que j’ai une vision particulière (propre à moi) de ce qui m’entoure, et que c’est cette vision que je tente de dépeindre –de déphotographier ? “Dépeindre”, c’est le contraire de “peindre” pourtant…
Je tente de reproduire ce que je vois, le plus fidèlement. Est-ce que je vois la réalité telle qu’elle est ? Quelle est la valeur des photos que je fais ? Tant de gens ont tant de talent, comment arriverais-je à me démarquer ?
Je dois répondre à quelque chose que la majorité observatrice et spectatrice cherche. Mais quoi ? J’ai beaucoup de bonnes critiques, beaucoup de critiques constructives, mais les gens autour de moi semblent occulter le négatif. Y en a-t-il ? On est pourtant plus porté à reprocher des choses qu’à féliciter…
Est-ce que mes photos répondent à un besoin, ou au contraire, elles créent un besoin pour ensuite y répondre ? Les gens veulent voir, mais pas tout. Si je photographie un coucher de soleil, l’image fera beaucoup plus plaisir qu’une photo d’un réfugié. Mais le réfugié porte tant de poids social, tant de questionnement, à la limite de la violence de la réalité, mieux vaut se changer les idées et regarder le soleil se coucher éternellement.
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