Contre toute évidence, il semble que je l’aie perdu, sans le perdre.
Il a fini par poser la question qui le préoccupait certainement depuis quelques temps: “you want to be more than a friend, don’t you ?”
Triste il se dit de ne pas être animé de la même passion que moi, triste de me causer de la tristesse.
Mais indécis, il ne peut pas se résoudre à une seule situation.
Il semble tiraillé, hésitant entre prendre du temps pour lui, prendre du recul, réfléchir, analyser… Ou s’abandonner. Il vaudrait tellement plus de s’abandonner… D’un côté, il se sent seul, affreusement seul… et de l’autre côté, il y a moi, qui suis là pour lui. Mais il ne semble pas vouloir saisir la perche que je lui tends; et je le regarde couler, impuissante.
Il dit avoir besoin de moi, mais ne pas vouloir me blesser…
Ca va, arrête de te soucier de moi, pense à toi. Ecoute tes impulsions, ton coeur, peu importe, mais arrête de t’empêcher de faire quelque chose ou de vivre pour ta raison. Par pitié, cesse de te tourmenter au nom des autres, et occupe-toi de toi. Si tu t’empêches de vivre quelque chose de beau, par simple crainte de blesser quelqu’un, si tu te voiles les yeux, si tu te fais éclipse à toi-même, alors tu te casse la tête pour rien… Ouvre tes yeux. Vois ce que tu as à voir, vois que tu n’as pas besoin de mon amour, vois que je suis tout pour toi, vois ce qu’il faut que tu voie… mais de grâce, une fois que tu l’auras vu, ne te le cache pas. Agis pour toi.
Pourquoi je m’oublie ? Parce qu’il vaut mieux que ce soit comme ça. Je n’ai rien d’autre à dire, je suis dans une situation où je m’accroche à tout ce que tu es, dans un sens, je vis pour toi… Bien des choses me tiennent en vie, mes cours, mes travaux, mes autres amis. Mais rien de tout cela n’arrive à me faire sortir de cette torpeur dont je suis entourée depuis quelques semaines…
Encore une fois, tout est coincé dans ma gorge, rien ne sort. J’ai l’impression de manquer d’air, de souffle. Je compte mes pulsations cardiaques quelques fois par jour, appréhendant de découvrir une anomalie quelconque.
Je me sens vide, mais gonflée de choses négatives… Et pourtant, pas d’énergie. La faute à ma mauvaise alimentation, et à ce manque de sommeil… Encore surprenant que je n’aie pas de migraines.
Je déteste cette façon que mon esprit a de projeter ses malaises sur mon corps… Si au moins c’était quelque chose d’assez grave pour paralyser toute activité… On me soignerait, je serais en convalescence, je guérirais…
Encore une fois, je voudrais que quelque chose m’arrive. Rien de grave, rien de dommageable à long terme.
Juste un bobo ridicule mais assez important pour me forcer à m’arrêter.
Pour que je déplace tout ce malaise mental sur la blessure physique.
Pour qu’il s’inquiète pour moi, pour qu’il vienne au devant de moi… je sais qu’il s’inquiète, mais il vient rarement à mes devants… et j’ai horreur de m’imposer.
Je ne veux pas de sollicitude, ni de pitié.
Je ne veux pas de ces discours de “on t’aime, on s’inquiète pour toi, prends soin de toi”… Malgré toute la sincérité que ces mots peuvent contenir, je n’en veux pas. Je n’ai pas besoin de sollicitude, je ne veux pas qu’on me materne, je ne veux pas qu’on me traite comme une gamine. Je ne veux pas qu’on cherche à se mêler de ma vie, je ne veux pas qu’on formule de jugements. Tout le monde a toujours son fichu grain de sel à ajouter, je n’en veux pas, à moins de vous le demander.
Je n’ai besoin de personne, jusqu’à ce que je vous dise le contraire.
Je suis assez lucide pour savoir quand j’ai besoin de gens, et quand je n’en ai pas besoin.
Je sais qu’on dit toujours que “c’est quand on crie le moins fort qu’on en a le plus besoin”, mais laissez-moi tranquille. Laissez-moi tomber, laissez-moi m’affaler dans cette désolation, cette tristesse qui confère tant de beauté à la souffrance. Laissez-moi avec moi-même, laissez-moi réapprendre à vivre seule. Laissez-moi oublier ce que c’est d’espérer l’amour, laissez-moi mes désillusions. Laissez-moi écrire ceci sans chercher à me faire consulter. Laissez-moi vivre mes phases, dans 2 mois j’irai mieux, tout le monde le sait. Laissez-moi me laisser tomber, je sais me relever. Laissez-moi, j’ai besoin de respirer.
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