Ce matin j’ai eu derechef l’irréfutable preuve que Murphy m’adore. Salaud. J’explique: dans la magnifique(ahem) cour intérieure qui gratifie ma vue chaque matin, il y a des petits sentiers d’asphalte, qui traversent en long, en large, en diagonale –et maintenant, en pointillé– la totalité du terrain. Ces sentiers se trouvant dans un état plus que piteux (du genre asphalte enterrée sous 10 cm de terre –sans gazon–), mes gentils propriétaires, armés de bonne volonté et de l’argent que je leur envoie par les fenêtres tous les mois, ont décidé de remédier au problème des sentiers mals foutus. Dont acte.

Hop, depuis le début de la semaine, de nobles et courageux travailleurs affrontent les délires “uvéesques” et travaillent d’arrache-pied –et d’arrache-terre aussi– pour déterrer ces sentiers, puis briser l’asphalte, puis répandre une couche de gravier, puis taper la couche de gravier, puis répandre une couche d’asphalte, puis taper la couche d’asphalte. Processus normal, me direz-vous. Certes, j’en conviens. Je conçois la nécessité de refaire les sentiers, –pourraient refaire le terrain de badminton aussi siouplait ?– et je ne suis quand même pas inculte au point d’ignorer tout du “comment on fait l’asphalte”. J’habite au Québec, quand même. Le pays des constructions routières estivales. M’enfin, bref, voilà tout ce fourbi de travail commencé, qui défigure ma courintérieure. Un mal pour un bien, oui. D’accord.
Là ou Murphy entre en jeu: depuis lundi, dès potron-minet, le bruit des nobles travailleurs travaillant –ce qu’ils sont beaux, d’ailleurs… la 40aine, bedonnants, chauves, bref, Apollon en est jaloux je suis certaine– se fait entendre, au pied de ma fenêtre. Potron-minet = 7h00 du mat pour moi. Pasque quand même, quand je ne travaille pas, j’aime bien dormir, le matin. Donc, jusqu’à ce matin, les bruits étaient relativement endurables, puisqu’il s’agissait de pelleter et de piocher. Mais du coup, ce matin, changement de programme: on sort les marteaux-piqueurs. Grmbl. Pas question qu’ils commencent par l’autre côté de la cour, non. Y devaient AB-SO-LU-MENT commencer par MON côté. Comme ça j’aurais de l’asphalte neuve plus vite, peut-être !?? M’en fiche !! Alors dès 7h00 du mat, me voilà qui essaie de conserver un état de coma minimum, en priant pour qu’ils fassent leur boulot au plus vite –criss– (mon côté Québécois ressort quand je suis en grmbl) et qu’ils foutent le camp de sous ma fenêtre. Évidemment, c’est long, faire ce genre de truc. Donc, depuis 7h00 du mat, TACATACATACATAC BROOOOOOOOOO GNIIIIIIIIIIIIIIII –keuf keuf– BAM BAM BAM DZIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII –burp– ET AUTRES BRUITS DE CE GENRE m’agressent –et encore le mot est faible– les oreilles. Dépitée, je me dis bon merde je vais me lever, ouste Akelia, sors du plumard. Il était 10h00. Mais puisque Murphy m’adore, j’aieu à peine le temps d’aller au petit coin et de faire le tour de mon appart pour ouvrir mes rideaux que devinez quoi ? Mmmmh ? Mmmmh ? Z’ONT ARRÊTÉ DE TRAVAILLER !!!!! Z’ONT PRIS LEUR PAUSE-CAFÉ !!!!! SCRMBLGRMBLGRR !! Mais je me suis dis ah-ha, Murphy ne m’aura pas, je résisterai à l’envie, JE NE ME RECOUCHERAI PAS. Na. Donc, ce matin, je suis de fort mauvaise humeur, quoi que je trouve mon texte drôle en le relisant alors ça allège un tantinet mon scrmblgrmbl à l’état de grmbl. Wala, c’était Akelia et Murphy, épisode 18560-B. D’autres à venir. Promis.
(En ce moment, je noie mon appartement –toutes fenêtres fermées, ce qu’on crève, bordel– avec les partitas de Bach au clavecin par Scott Ross, étiquette Erato. Les intéressés, manifestez-vous, ou courez tout de suite à la FNAC (j’ose espérer qu’ils ont un rayon de musique classique bien garni) et comblez ce vide de votre support à CD.)