En ce qui concerne les fêtes en général, peu importe l’événement, il y a toujours deux catégories de gens, que l’on devine aisément: ceux qui y trouvent de l’importance, et ceux qui s’en fichent éperdument. J’ai tendance à me placer bien souvent dans la dernière catégorie. Bien entendu, le comportement des gens varie d’une fête à l’autre, qu’on peut diviser encore une fois en deux parties: les fêtes “générales”, menant bien souvent à un congé férié et donnant une raison aux abus de toutes sortes, et les fêtes individuelles à la date fixée par/pour le(s) dividu(s) donnant AUSSI une raison aux abus de toute sorte. (Fin de l’introduction habilement menée du général au particulier, qui suit.)
En ce qui me concerne, toutes les fêtes à saveur trop commerciale dont l’objet de célébration a été dévié m’horripilent. Non seulement l’obligation socio-économique de fêter m’embête, mais en plus, la frustration de ne pas avoir envie de le faire est décuplée par la réaction des gens qui sont dans l’autre catégorie, réaction qui se situe toujours dans les aigus: “Heiiin!?!? T’aimes pas ça te déguiser/chanter des chansons/chercher des oeufs en chocolat/fêter ton pays/whatever” !??!?” (Remarquez que c’est exactement le même ton de surprise outrée que lorsqu’on avoue ne pas avoir vu un classique du cinéma: “Hein!?!? T’as-pas-vu-ça!?!?” Mais je m’égare.)
Oui, j’aime avoir du plaisir et célébrer. Mais… ça s’arrête pas mal là dans la grande envolée lyrique du “Pourquoi t’aimes pas ça?”. D’abord, je n’aime pas fêter quelque chose qui ne me rejoint pas. Je suis souvent bien plus émue par des cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques ou par la commémoration d’un événement tragique que par l’idée de “fêter-pour-fêter-parce-que-c’est-férié-pis-que-tout-le-monde-le-fait”. D’ailleurs, le concept de “congé férié” pour moi n’est qu’un frein à ma productivité: étant travailleur autonome, je ne connais pas ces jours où on est payé pour rester à la maison et j’oublie ces dates au point où je trouve le tour (presque systématiquement) de vouloir aller à la banque ou à la Poste un jour férié, pour tourner les talons devant la porte verrouillée en laissant échapper un soupir d’exaspération (mais c’est moi qui m’exaspère, j’aurais quand même dû y penser, je sais). Donc, pourquoi célébrer quelque chose qui ne me fait rien du tout?
Ensuite, lorsqu’il s’agit des anniversaires, j’ai l’extrême politesse de transmettre mes bons voeux à tous les gens qui célèbrent une révolution supplémentaire complétée depuis leur arrivée sur la planète. À ce propos, plus on vieillit, plus on a besoin d’un solide agenda/calendrier/aide-mémoire: en plus de se souvenir des dates d’anniversaire de toute notre famille et de nos amis/collègues de travail, il faut de surcroit ne pas commettre l’impair d’oublier l’anniversaire des rejetons de tous ces sus-mentionnés gens! Oui, lecteur(s)(?), je vous souhaite un bon anniversaire par pure gentillesse, parce que je me balance très allègrement que vous célébrassiez votre fête en ce jour ou non. Et je ne me trouverai pas une moins bonne personne si je ne vous transmets pas mes voeux. Quant à vous…
Quant à vous, qui m’entourez, vous êtes tous très gentils d’insister pour souligner mon passage à un âge plus vénérable chaque année. Merci, merci, merci. Mais retenez une chose: non, je ne vous en tiendrai pas rigueur si vous l’oubliez, ou si vous le passez sous silence. Par contre… j’ai une tactique fort sournoise*. Vous ne m’avez pas souhaité “Bon anniversaire” cette année? Il y a de fortes chances qu’au prochain tour, je vous “oublie”… et ce ne sera pas par vengeance! Ce sera simplement pour une question d’équité. Je ne suis pas en droit de m’attendre à ce que vous me transmettiez vos souhaits, pas plus que vous n’êtes en droit d’espérer les miens!
*Exception faite des gens composant le cercle très rapproché de mes fréquentations.
Si on revient aux rituels entourant les fêtes, il y a bien sûr les incontournables cadeaux. Entendons-nous sur une chose: dans la société de consommation qui est la nôtre, composée de gens pour la plupart privés de la capacité à attendre quelque chose plus que les 30 secondes d’un feu rouge, le concept de “cadeau” est une réelle torture en soi. Pour l’offreur, c’est un casse-tête générateur de migraines pour trouver ZE cadeau à offrir, et pour le receveur, c’est une situation où l’embarras généré est sur la même marche que cette gêne qu’on éprouve quand on assiste, en témoin impuissant, au fameux racontage d’anecdote infantile par notre mère à notre conjoint.
L’obligation de fêter, l’obligation de donner un cadeau, ça fait déjà trop d’obligations pour moi. Je trouve que ça casse toute forme de spontanéité. Je sais, traitez-moi de fleur bleue, mais j’aime offrir “sans raison”, de même que j’aime souligner un truc un peu inusité (comprendre: c’est pas dans le calendrier officiel mais ça se fête!). Donc, si vous tenez vraiment à me faire un/des cadeaux(x) et à me transmettre vos bons voeux, voici quelques idées: j’ai toujours besoin d’aller chez Canadian Tire, j’aime l’hiver, le télémark, le kayak de mer, les concerts de bonne musique où on ne se marche pas sur les pieds et les arts visuels.
Ça vous aide, hein? :p De rien. Et Joyeux Toutte 🙂
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