La nature regorge de produits qui, malgré les efforts du créateur, échappent à notre attention. En effet, Dame Nature a plus d’un tour dans son sac (de noeuds) pour nous faire connaître ses avantages. Orties sournoises, plantes attrayantes mais carnivores, fruits reluisants mais toxiques, fleurs sublimes mais puantes… Tout semble à double tranchant. Inversement, les éléments naturels qui sont sans danger pour l’homme sont très souvent dissimulés derrière des masques impénétrables -ou presque. Inutile d’énumérer ici les multiples exemples de cette ruse naturelle, visant bien sûr à ne permettre qu’aux plus futés de survivre… Akelia ne se contente pas de survivre. Elle communique son savoir, sa science infinie. C’est donc avec fierté qu’elle a démasqué un mystère de la nature, afin de transmettre la connaissance à ses lecteurs avides d’apprentissages variés: aujourd’hui, Akelia vous apprend à cuisiner la rhubarbe.
—

 |
La rhubarbe (Rheum rhaponticum) est une plante vivace comestible, originaire d’Asie, appartenant à la famille des polygonacées.
Elle pousse à même le sol, en bouquets, avec en son centre, une hampe florale blanche et rosée. Pour s’assurer de la bonne qualité des tiges de la rhubarbe, il faut arracher cette hampe florale chaque année lorsqu’elle pousse (sa tige creuse se remplit d’eau, me demandez pas pourquoi c’est mauvais, m’en souviens plus). La rhubarbe pousse dans la plupart des sols humides, mais supporte mal les chaleurs élevées.
Il en existe plusieurs variétés, qui sont plus ou moins fibreuses, la variété dont il est question ici est celle qui produit les plus grosses tiges, et qui est le plus propre à la consommation.
La rhubarbe est utilisée depuis plus de 5000 ans en Chine pour ses propriétés curatives, c’est au 18è siècle que l’usage a fait son apparition en Angleterre.
Les images: un plant de rhubarbe, en contre-plongée, et lorsque l’on écarte les feuilles. |
Pour arracher les tiges, c’est très simple: tirez dessus, lentement mais avec force, elles se déferont du pied. Si vous cassez la tige, bah c’est que vous vous y prenez mal. :p
Une fois les tiges arrachées, ça ressemble à ceci:
Pour avoir une idée de la taille de les feuilles, une autre image ici (et c’est ma main qui sert d’étalon de comparaison). |
 |

Bon vous allez me dire “c’est bien joli toute cette présentation scientifique, mais ça ne nous dit pas plus quoi faire avec”. Voilà, j’y viens.
La rhubarbe est le seul légume utilisé comme un fruit: on peut donc s’en servir dans les tartes, ou pour faire de la confiture ou de la compote. Les propriétés curatives dont il a été question plus tôt s’expliquent par la grande présence de fibres et la haute teneur en eau dans les tiges.
Au goût, nature, la rhubarbe est très acide et amère. Je vous conseille d’avoir un petit susucre sous la main parce que si vous y goûtez autrement, vous allez grimacer, ça surprend… C’est la raison pour laquelle la rhubarbe est essentiellement utilisée dans des recettes qui nécessitent une cuisson.
Pour faire de la compote, c’est très simple. (Ai-je l’habitude de vous présenter des recettes complexes ?)- D’abord, il faut couper les feuilles: celles-ci sont toxiques car leur teneur en acide oxalique est beaucoup trop élevée. (Compris ? Pas miam miam, parce que sinon, couic !) Coupez aussi l’autre extrémité de la tige, la base blanche doit être enlevée.
– Ensuite, il faut peler les tiges de rhubarbe: avec un couteau bien aiguisé, entaillez le bout de la tige du côté de la base blanche que vous venez d’enlever, puis tirez sur la fine pellicule rosée: les fibres se décolleront facilement. Faites le tour de la tige de cette façon, et vous aurez une jolie tige verte, épluchée comme une banane.
– Une fois que toutes vos tiges sont pelées, il faut les couper en petits morceaux d’environ 1cm (comme sur l’illustration). |

– Une fois cette étape complétée, il faut balancer les petits morceaux dans une casserole, puis rajouter du sucre.
– Proportions à respecter: 6 quantités de rhubarbe pour une quantité de sucre.
– INUTILE de rajouter de l’eau, il y en a déjà suffisemment dans la rhubarbe.
– Une fois la rhubarbe et le sucre mesurés, mettez la casserole à feu doux-moyen, recouvrez.
– Surveillez régulièrement, sans mélanger: vous n’en aurez besoin qu’à la fin de la cuisson. Pour une quantité de 6 tasses de rhubarbe, la cuisson dure environ 20-25 minutes (chiffre très aléatoire en fait, ça dépend de l’intensité du feu et de l’épaisseur de la casserole.)
– La rhubarbe est prête lorsque la plupart des morceaux perdent leur forme quand vous mélangez. Les plus gros morceaux peuvent conserver le forme, ça fera un peu de consistance dans la compote.
– Vous allez constater qu’une grande quantité d’eau est présente dans la casserole à la fin de la cuisson: voilà pourquoi il n’y avait pas besoin d’en rajouter… L’eau que vous avez dans votre casserole peut être récupérée comme sirop, c’est sucré, et ça goûte un peu la rhubarbe (miam). Une chose est certaine, pour mettre la compote en pot, vaut mieux enlever le maximum de sirop.
– Le volume de rhubarbe va diminuer au courant de la cuisson, ainsi pour 6 tasses de rhubarbe crue, il y en aura environ 4 de compote, peut-être moins, j’ai pas mesuré le final.
– Pour sceller votre compote en pot et la conserver longtemps, il faut la verser quand elle est encore chaude, puis refermer, et faire refroidir: le couvercle fera “PLOP”, et quand vous ouvrirez le pot, ça fera comme les pots neufs achetés, ou comme dans Star Trek: “SPOCK !!”. |
—
Voilà, encore une fois, ne me remerciez pas, c’est tout naturel. Mais n’abusez pas sur la compote, après 4 litres, vous expérimenterez les propriétés curatives… (Source de mes infos: ici.)
Laisser un commentaire