Tout à l’heure, j’ai pris le bus. Jusque là, normal.
Dans ce bus, il y avait des gens autres que moi. Jusque là aussi, normal.
Ce bus roulait, dans la rue. Jusque là encore, normal.
Devant, derrière, à gauche, à droite, des voitures. Bon, tout le monde a saisi que c’était normal ? Bien.
Donc, dans le bus j’étais. Ralentissement de la circulation. Coups de klaxon, gens dehors, l’air affolé, regardant dans tous les sens, parlant très fort et gesticulant. Mon hémisphère droit (disons) signale à mon hémisphère gauche (admettons) que quelque chose de potentiellement intéressant (sait-on jamais) est peut-être (par hasard) en train de se produire (possiblement) et que ce serait bien que mes yeux jettent un coup d’eux-mêmes.
Horrible ! Un type en moto, il a tourné devant une voiture, à l’angle de la rue Machin et de l’avenue Truc, et il arrivait à fond les ballons, et puis il a tourné pour prendre la rue à gauche, la rue Bidule, et puis il y avait la voiture qui arrivait en face, sur l’avenue Truc, et puis BAM !! Projeté à 10 mètres !! Ah c’était horrible ! Et c’est pas tout, le type, il est pas dans un bel état, hein, et la moto, toute cassée, et puis en plus, c’est évident que c’est lui le responsable ! Bon, à un feu de circulation, c’était vert, oui, l’autre voiture arrivait vite, comme le bus, peut-être… En tout cas, c’était pas joli à voir, hein… Y’avait du monde, du sang, de la vitre, tout partout, dingue !
… Mais moi, j’ai rien vu. C’est la dame assise derrière moi dans le même bus que moi au même moment que moi qui l’a dit dans son téléphone. Moi j’ai vu que des gendarmes qui ramassaient une moto et une ambulance qui s’en allait.
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