Parce que (pas encore) couchée, à pas d’heure, parce que seule réveillée dans cet appart froid.
Parce qu’il est loin de moi, parce qu’ils sont loin de moi.

Je suis encore devant le PC à cette heure parce que j’ai eu l’occasion de parler avec des gens de chez moi.
Amis de plus longue date, anciens collègues d’école… et y’a un vide.
Certains me manquent plus que d’autres, bien évidemment.
Parler de souvenirs, de gens que je ne vois plus, c’est le meilleur moyen pour m’arracher quelques larmes.
Je voudrais qu’il soit là pour me réconforter, comme il l’a si bien fait jusqu’à maintenant.
“Il”, c’est à la fois mon frère adoptif, mon meilleur ami, mon père, mon copain…
“Il”, c’est un homme important dans ma vie (puisqu’il n’y a que ça, des hommes, aux dires de certains), un homme qui me manque, un homme que j’estime, un homme dont j’ai besoin.
“Il”, c’est plusieurs hommes.

Les langues sales, c’est l’heure. Lisez ce que je viens d’écrire de travers, en diagonale, à l’envers. Comprenez que j’ai besoin d’un homme, même de plusieurs, si ça vous amuse. De toute façon, je finis toujours par les manipuler, non ? Je ne sais faire que ça, paraît-il… Joli portrait que le mien, non ? Allumeuse irresponsable doublée d’une manipulatrice sans scrupules… Quoi ? J’y vais un peu fort ? Ha non, rassurez-vous, je cite textuellement.

Pourtant, je me sais capable d’aimer. En ce moment, j’aime. Plus que jamais. Même si on ne me croit pas.
J’aime, de tout mon corps, de toute mon âme, de toutes les parcelles de mon coeur.

Je l’aime.

Je brise des coeurs avec cette phrase. Ou plutôt, je conforte ces coeurs dans leur intention de me haïr.
C’est pas de la prétention, c’est du réalisme.
C’est pas de la vantardise, c’est de dire que je suis consciente de tout ce qui se passe autour de moi, même si j’ai pas l’air de vivre sur la même planète que plusieurs gens.

Il est bientôt 5h du mat, et j’ai pas sommeil.
J’écris de façon décousue, je suis aussi cohérente qu’un pilier de taverne qui rentre chez lui en titubant.
Je suis un peu décousue, à l’intérieur… Momentanément.
J’ai pris l’habitude de retomber sur mes pattes. Peu importe le temps nécessaire, j’y arrive.
Demain, aujourd’hui, je serai retombée sur mes pattes. Mais ce soir, cette nuit, j’ai le cafard. Et puisque j’ai pris la bonne initiative de ne plus me censurer, ben je poste. Même si j’ai pas grand chose à dire, au fond…

Je vais sortir dehors, humer l’air nocturno-matinal, figé dans un semi-coma, hésitant entre le froid ou la douceur.
Je vais arpenter les rues, regarder le matin naître, le soleil se lever, la ville s’éveiller, les gens se secouer du sommeil réconfortant qui les abritait encore quelques heures auparavant.
Puis je vais rentrer, et me coucher.
Je sais, c’est pas comme ça que je vais tuer mon rhume.
Mais c’est comme ça que je vais tuer mon cafard…