Levée aux aurores (10h00 du mat’), je me préparais à une journée terrible. J’avais pas complètement tort… Je suis allée régler plein de détails de paperasserie à l’UL, j’ai mes adieux à 2 amis, parcouru trop de kilomètres à pied, avec un morceau de vitre dans le gros orteil droit, morceau que je suis allée faire enlever à l’hosto, puis je suis rentrée, exténuée.
Pour mon public gore, je raconte tout de suite cette intrusion vitreuse dans mon gros n’orteil:
Dimanche, j’ai cassé un verre chez ma maman. Je me suis empressée de tout ramasser, mais j’étais pieds-nus, alors évidemment, je me suis foutu l’orteil sur LE morceau que j’avais pas encore ramassé avec le balai. Petit cri de douleur, je ramasse les restes du verre, puis que clopine jusqu’à la salle de bains pour constater l’état des dégâts, laissant au passage ma trace, semant mon sang tel le petit Poucet ses cailloux. 5 minutes, 5 ml de mercurochrome et 2 bouts de gaze plus tard, j’avais le gros orteil pansé. J’ai marché normalement sur ce pied jusqu’à ce matin, alors que je m’en allais à la fac.
En plein milieu du trottoir, j’échappe un cri (plus gros que celui de la veille), suivi d’un juron. Une douleur poignante avait parcouru le nerf de mon gros orteil pour aller percuter mon cerveau avec la vélocité d’un bobsleigh emballé. J’ai immédiatement fait le lien avec l’incident vitreux de la veille, et j’ai conclu qu’il me restait un bout de verre dans l’orteil. Grrrggnnn. Mais j’avais des rendez-vous à ne pas rater, alors j’ai passé le reste de la journée à marcher sur le côté du pied droit, avec une douleur juste assez perceptible pour m’enlever toute envie de remarcher normalement, pestant contre tous ceux qui pouvaient se foutre dans mon chemin. (Pour changer.)
Après la fac, direction: l’hosto. Ne disposant pas d’anesthésiant ni de scalpels (pourquoiiiiiiii c’est illégal, merde ?!? et les armes à feu, elles ?), c’était plutôt impossible de m’enlever moi-même ce bout de vitre, à moins d’avoir recours à des moyens déconseillés. (À quand remonte mon dernier vaccin pour le tétanos ?)
À l’urgence, la joie. 5 heures d’attente pour 5 minutes de chirurgie. Heureusement que le médecin de garde était sympa et mignon (à la George Clooney, miam).
Pendant toutes ces heures d’attente, j’ai parcouru mon guide Let’s Go !, et j’ai fait un testalakon dans un magazine non-moins-alakon: j’ai appris que je suis une I-I-I: Indépendante, Innovatrice et Investigatrice. Quelle surprise… Mais il manque d’autres “I”: Insupportable, Irritable, Impossible, Imbécile, Intransigeante, Inrockuptible, Intéressante, Irrésistible…
Bon ça va.
Ah et je me suis aussi fait une amie dans la salle d’attente: une fillette manifestait un intérêt plutôt hors du commun pour mon stylo-plume. Mais je préférais quand même ça aux vocalises dont elle a gratifié toute l’assistance jusqu’à ce que sa mère la ramène à l’ordre d’un “TAIS-TOI !!” sans équivoque…
Je vous raconte pas la piqûre pour anesthésier mon gros orteil, ni le retrait du morceau de vitre. Brrrrrrr.
(Gore, mais pas trop, j’ai dit, hein…)
Passons d’un édifice de fous à une institution de fous, l’UL.
Aujourd’hui, j’ai emprunté les corridors souterrains, pour la dernière fois, je crois bien… (Oui, je les ai rendus à qui de droit avant de quitter. ;p) Chaque fois, ces corridors me font le même effet: un mal de tête instantané. Plusieurs facteurs: air irrespirable, surpopulation, manque/trop de lumière, graffitis et peintures affreuses (sauf exceptions), odeur de peinture permanente (et pas du latex), bref, entre ça et une chambre matelassée, je prends la chambre matelassée.
Parmi les graffitis, quelques-uns m’ont marquée:
– “Other than that, how was the parade, Mrs Kennedy ?”
– “Où est la sortie pour le feu dans ce corridor ?” (écriture différente) “Il n’y en a pas. Le feu est condamné à être enfermé ici pour l’éternité.”
Pour les autres, on peut les regrouper sous 3 principales rubriques: l’environnement, la politique, et le sexe. Quelle surprise… À croire que ceux qui font ces graffitis sont des écologistes pervers de gauche. (Mwarf.)
Quelques beaux dessins, certains à cause de leur valeur artistique (j’aurais voulu photographier cette repro de Dali (La persistance de la mémoire)), d’autres à cause de leur signification (un globe terrestre écrasé sous des bouquins “LOIS”, “POLITIQUE”, “ÉCONOMIE”, avec “Nos systèmes ont trop de poids.”), puis encore d’autres à cause de leur humour et des textes les accompagnant (“Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux.” -IONESCO), ou encore quelques cocasseries (à la fin de l’indication “Faculté de Droit”, quelqu’un a habilement rajouté un “e”…) bref, un superbe pot-pourri de la culture (dans tous les sens du terme) universitaire québécoise. Et à travers tout ça, bien évidemment, des pubs. L’équipe du Rouge et Or, les différents comités et facultés, bref, tout ce qui concerne de près ou de loin la vie étudiante a son espace réservé pour se peinturlurer des pubs. L’initiative en soi n’est pas mauvaise, mais le résultat final est parfois nauséesque… (Je pense à cette horrible pub de la FESSUL où ils ont complètement défiguré les personnages de Star Wars ep. 5)(Chewie ressemble à une descente de bain brune avec deux yeux.)
… on dit “un graffitus, des graffiti” ? On dit bien “un stimulus, des stimuli”… Même question pour “un torticolus, des torticoli”, ou encore “un raviolus, des ravioli”… (Oui, bon, hein, copyrights, lefts et wrongs à l’autre pour le raviolus…)
Wala donc pour mon pavé de la journée.
Au troisième top il sera 00:35, et je baillerai à m’en décrocher la mâchoire.
TOP…TOP…TOP
*baillement*
Buenas noches señors, señoritas y muchachos.
Hasta la vista, baby.
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