Quand je dis que je suis une girouette, c’est parce que c’est vrai. (Le premier qui dit “sophisme d’autorité”, je le pends par les pieds et je lui fais boire de la 10W30 par le nez.)
Il y a des journées comme ça où j’aurais du rester devant mon PC à bidouiller dans Photoshop.
Il y a des journées comme ça où mon humeur varie au rythme de ma respiration.
Il y a des journées comme ça où tout ce que je dois faire, si je suis seule, c’est m’isoler encore plus.
“Roller-Coaster Mood”. C’est comme ça que j’appelle ça.
Et à la fin, ça donne mal au coeur et à la tête, et ça donne envie de se laisser tomber dans un coin, et d’attendre que le temps passe.
Ici, plusieurs appellent ça le SPM (Syndrôme Pré-Menstruel). Mais ça peut pas être ça pour moi. Je suis insupportable en permanence. Sauf quand je dors. Ça ne peut donc être que le RCM.
Toute cette agressivité que j’ai en moi, venue de je ne sais trop où, ça me déboussole complètement. Court-circuit total, je perds mes moyens, ça me prend un truc pour me défouler.
Ce soir, billard avec des potes. C’est ça qui m’a “défoulé”.
Quand je suis d’humeur dévorante, je joue très bien. Trop bien. (D’avance, je joue plutôt bien.) Et ça les rend dingues.
“Mais merde, Ge, kess tu nous fais ?? Kess qu’on t’a fait ??”
Et puis quoi encore, c’est pas normal que je joue bien ?!
J’ai pas le droit, de jouer bien ?
C’est réservé aux mecs ?
Aux vieux ?
Crotte.

Une série d’actes manqués. C’est ça qui décrit ma journée.
Couchée trop tôt ce matin pour voir le soleil se lever.
Levée trop tard ce matin pour profiter assez de l’avant-midi.
Raté 3 occasions de faire plaisir à ma maman. (Par pure gentillesse, ça m’arrive, oui, d’avoir envie de faire des trucs comme déneiger la galerie, laver la vaisselle ou préparer la bouffe…)
Perdu d’innombrables occasions de me la fermer pendant une discussion sur ICQ.
Perdu d’innombrables occasions de parler pendant une communication via micros.
Tête de croque-mort au billard.
AK-47 dans les yeux, sans raisons, fusillant le premier qui manifestait le moindre signe d’impatience envers moi.
Gestes de colère, de dépit, sans plus de raisons que pour les AK-47.
Retour à la maison, je m’enferme dans ma chambre, sur mon PC, pour m’occuper à autre chose qu’à justifier mon air de boeuf.
Fait un sous-verre avec mon graveur.
Voulu faire un post à saveur fictive, mais tout ce qui sortait c’était bariolé de sang et de mauvaises intentions.
Alors j’en suis là, à énumérer toutes les conneries qui ont jonché ma journée.
J’en suis là, à me plaindre, bêtement.

Vous en avez pas marre, vous ?!

J’ai fait tellement d’actes manqués aujourd’hui que si j’essayais de m’envoyer une balle dans la cervelle, je serais même pas foutue de viser vers moi.

Bon paniquez pas hein, je le ferai pas. J’ai rien dans la maison qui puisse tirer des balles.

Je vais juste aller me coucher, de mauvaise humeur, sans raisons précises (enfin, si, y’en a une, mais je veux pas m’admettre que cette raison est suffisante pour foutre mon humeur en l’air).

Moi, la fonceuse, qui fait des envieux quand je parle de mes projets. Moi, celle qui n’a pas froid aux yeux, qui se lancera dans une aventure d’où elle ne sortira peut-être pas, je me laisse dominer par une broutille comme ça ?? Allons…

Justement, c’était peut-être pas qu’une broutille.

Je pense trop.

Quelqu’un a un truc (illicite ou pas) qui puisse paralyser mon cerveau ?