On va se parler des pas-fausses affaires, ce matin.
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Je t’écris pour un petit pètage de coche du vendredi-fin-d’avant-midi-que-faut-que-ça-sorte.
Je me permets de partager le texte de François Cardinal, paru dans La Presse, aujourd’hui même. Je cite un extrait:
Moi, ma peur, c’est… les autres parents.
Avez-vous déjà pris le temps d’observer le ballet automobile autour des écoles matin et soir ? Avez-vous constaté la multiplication des manœuvres dangereuses dans les zones scolaires ? Avez-vous noté le changement de comportement des automobilistes une fois que leur enfant a quitté la voiture ?
Moi, si. Et depuis, je me dis que comme parents, on s’énerve trop pour les mauvaises raisons, pas assez pour les bonnes…
J’ai remarqué cette situation… je la remarque chaque fois que je fais le taxi en même temps que d’autres parents, que ce soit à l’école, au service de garde ou au camp de jour. Et pourtant, chaque fois, je me dis que je ne suis pas patiente, pas tolérante, que c’est encore mon allergie à l’imbécilité humaine qui frappe… Je suis un peu triste de constater que je n’hallucine pas, et que je ne suis pas une fausse-mère paranoiaque.
Spéciale dédicace à la mère qui reconduit sa fille à l’école St-René au volant d’une Fiesta vert lime, qui se stationne en diagonale entre deux voitures déjà garées en double file, qui zyeute son téléphone pendant que sa fillette se dépatouille avec ses millions de sacs trop gros et la portière difficile à ouvrir (sans sécurité enfant, est-il pertinent d’ajouter). Je l’ai déjà vue redémarrer alors que sa fille n’avait pas encore refermé la portière.
Chaque fois que je suis témoin d’un comportement sans-génie-esque, je prie pour l’avènement des permis de se reproduire. Un jour. D’ici là… secouez-vous les puces, nom d’un chien.
“Chers desperados du vélo,
Oui, oui, vous qui pédalez en fous, c’est à vous que je m’adresse. Vous qui n’avez aucune considération pour le Code de la sécurité routière. Vous qui ne respectez aucune loi sinon celle du talion. Vous qui faites si mal à la réputation des cyclistes.
Je suis tanné de casquer pour vous.”
C’est un extrait de l’excellent texte signé François Cardinal, publié dans La Presse.
Quand je me fais crier dessus par une cycliste, alors que je redémarre après avoir effectué un arrêt obligatoire à une intersection (“4 stops”), et que la dite cycliste ne s’est pas arrêtée… je crie en retour. Dans ma voiture-tank. C’est toujours les plus armés qui sont les plus méchants, faudrait que je m’habitue. Mais en tant que cycliste, je ne peux pas endosser ça..
À tous ceux qui se scandalisent de la mort d’un lion emblématique (moi la première): oui, c’est navrant. Oui, c’est de la bêtise humaine et de la cupidité. Mais j’aimerais que l’internet s’enflamme autant à propos de la disparition des femmes autochtones, de la déforestation en Amérique du Sud, de la corruption en Russie (on peut s’enflammer pour d’autres sujets touchant ce pays d’ailleurs), du manque d’eau potable qui touche près du tiers de la population du globe, de l’accès à l’éducation et à des soins de santé de base, de la vie au quotidien dans un camp de réfugiés… Allez, enflammez-vous! J’attends. (Et désolée à ceux qui préfèrent mes coups de gueule humoristiques! Ce sera pour un autre jour.)
Tout le monde s’agite et a déjà réagi à propos de la fusillade qui a coûté la vie à des acteurs importants du magazine satyrique Charlie Hebdo. L’attaque symbolique à la liberté de presse, criante de vengeance, fait couler le sang au nom d’un dieu qui n’a jamais demandé à être aimé par des cons. Je ne tiens pas à commenter les actes barbares qui sont perpétrés au nom d’une religion, pas plus que je tiens à critiquer le contenu du magazine, que certains considèrent raciste, misogyne et violent. La seule citation que je trouve à propos est une citation faussement associée à Voltaire, qui vient plutôt d’Evelyn Beatrice Hall: “I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it.”
Je ne suis bien sûr pas de glace face aux actes insensés qui se produisent en ce moment en France -on fondrait à moins. Je déplore cependant l’attention médiatique qu’on donne à ces fous furieux, d’une part parce qu’ils ne méritent pas tant d’attention, et d’autre part parce qu’il se produit en permanence des abominations en tout genre partout sur la planète, dont on ne parle à peu près pas. Avec Internet, on a accès à un vaste flot d’informations, mais ironiquement, on n’a jamais été aussi peu informés de la situation géopolitique ou socioéconomique des pays qui ne parlent pas la même langue que nous. Si l’attaque symbolique à la liberté de presse aura rendu le lectorat grand public un peu plus conscient de l’importance des médias et des acteurs des médias, tant mieux. Mais c’est désolant de constater qu’il faudra toujours du drame pour secouer les gens et les conscientiser.
La majorité du temps, lorsque je lis/suis témoin de quelque chose (des propos tenus, des faits, des gestes posés) qui me fait réagir, je me censure presque instantanément: Geneviève, tu penses trop, t’as une opinion sur tout, ça énerve le monde, tais-toi. En plus, tu passes pour la fille respectueuse (ou pour la nunuche de service), l’un est souvent plus bénéfique que l’autre, trouvez lequel.
Ce matin, en avalant mon café, j’ai probablement absorbé quelques gouttes d’esprit critique; j’ai donc bondi en voyant passer une carte dans mon fil de nouvelles sur ce fabuleux outil de procrastination qu’est le livre-à-faces. La carte était présentée comme suit:
“Cyclistes et piétons: une carte des accidents à Québec”
Pourquoi entre les blessures d’un cycliste et les truffes à la lavande d’une princesse j’aime mieux regarder mes vidéos d’chats?? Sérieusement, on se demande pourquoi les médias ne parlent pas “des vraies affaires”… Ne cherchez pas. Simplement parce que personne ne chiale! Si ce genre de “news” ne faisait l’objet d’intérêt que de la part des médias privés… ça me scandaliserait probablement moins. Mais TABLEAU, Radio-Canada! Je PAYE POUR ÇA MOI!! Pas étonnant que les contribuables ne veulent pas payer plus… mais si ça me garantit un bon contenu, je peux bien débourser 100$ au lieu de 29$ ou 7$!!
– Bonjour, je parle à Geneviève de ZoneSki?
– Oui, moi-même?
– J’ai vu une de vos photos et je voulais vous informer que j’allais l’utiliser pour [blogue perso avec achalandage moyen]
– … Ah? Merci pour l’information, mais… qui vous a donné l’autorisation?
– Ben, je l’ai vu sur le net, vous l’avez publiée sur ZoneSki.com et—-
– Hum, désolée de vous couper, mais la publication sur le net ne vous donne pas la permission d’utiliser ma photo! Vous pouvez par contre partager mon billet sans problème sur votre blogue, si votre billet pointe vers mon billet.
– Ah non non, je veux pas vous faire de pub là!
– Ah? Euh… je ne suis pas certaine de vous suivre. (Pendant ce temps, petite recherche par numéro de téléphone sur 411, trouvé le gus et son adresse complète)
– Ben j’voulais juste vous dire que j’allais utiliser votre photo pour—
– Je vous envoie la facture à [telle adresse]?
– Hein, quoi?!
– Ah, vous ne voulez pas payer?
– Ben là, j’vas mettre votre copyright sur mon site, si c’est ça que vous voulez!
– … Non, je veux payer mon hypothèque avec mon travail de photographe.
– Mais ça va vous amener d’autres contrats c’est sûr!
– J’en doute. Je ne vous donne pas la permission de l’utiliser. Et je visiterai votre site pour m’en assurer.
– Ben là vous l’avez mise sur ZoneSki!
– … et alors? J’en suis encore propriétaire de cette photo…
– Bon laissez faire, c’est ben compliqué ça! Merci! *clac*
Un commentaire me vient à l’esprit en lisant un titre d’article, lundi dernier (25 janvier). Mesdames et messieurs les Journaliss de ce monde, j’aurais une faveur à vous demander: auriez-vous l’extrême obligeance de bien vouloir cesser de commettre des aberrations en titre d’article, du genre “Un bilan toujours plus lourd” (concernant le nombre de morts causés par le séisme en Haiti). J’aimerais bien voir quelques zombies sortir du lot des fosses communes pour vous faire réaliser qu’un tel bilan ne peut PAS s’alléger…
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Entendu ce matin, dans une citation de discours en cut dans une nouvelle de la Presse Canadienne (bulletin radio): à propos d’un ministre décédé à Haiti, un autre collègue ministre dit: “c’était un homme… c’était fondamentalement un homme de coeur.” Je RÊVE du jour où quelqu’un BITCHERA aux funérailles de quelqu’un d’autre…
Merci, bande de moules.