Alors qu’on essaie différentes tactiques dans les cadeaux d’anniversaire et de fêtes variées, le constat que je fais est toujours le même: cette enfant est gâtée-pourrie, tout le monde autour (sa famille immédiate, éloignée, et les amies/voisines) achètent systématiquement les babioles du moment, peu importe la taille et la valeur. Je suis donc la marâtre rabat-joie de service, qui oblige un tri annuel dans les “jouets”. Je n’ai jamais vu un enfant avec autant de jouets et cossins en tout genre. Et je n’ose pas imaginer chez sa mère…
C’est donc dans l’optique de cesser d’encombrer la salle de jeu et les tablettes qu’on aborde les célébrations en tout genre. Je privilégie davantage les cadeaux qui donnent des expériences: visites de musées, excursions, camping, voyages… à Noël l’an dernier (2015), nous avons convenu que nous lui offririons une croisière, puisqu’elle semblait profondément “jalouse” des nôtres. Il y avait des conditions: elle devait faire des efforts à l’école, surtout pour l’anglais, et ne plus jamais nous faire le coup du “Quoi!? C’est tout!!?” après avoir déballé ses cadeaux.
C’est donc l’organe cardiaque plein d’espoir qu’on est partis en croisière, du 13 au 20 décembre 2015, pour un 7 jours dans les Caraïbes. Au menu, des destinations et un bateau qui nous étaient familiers, l’idée d’aller jouer en terrain connu était pour nous retirer du stress et des tensions possibles.
Quiconque a déjà voyagé dans le sud avec un enfant sait de quoi je parle lorsqu’il est question de logistique de bagages. On cherche une valise et/ou un sac à dos que l’enfant peut transporter (on en a déjà assez plein les mains!) et surtout, on maximise l’espace pour mettre nos choses légères dans son sac/valise. Imaginez lorsqu’on doit partir avec des vêtements chics, des maillots de bain, de l’équipement de plongée, des peluches… bien de la joie. Comme j’ai un diplôme d’études supérieures en Tetris et casage de matériel en tout genre, je m’y colle et on part, totalement fonctionnels.
Le voyage en avion est “sans histoire” dans la mesure où on est tous déjà bien rompus à la gymastique des douanes, de la sécurité, des repas… À notre arrivée, le contraste de météo est marquant. J’avais prévu les vêtements “modulables”, on enlève donc quelques couches pour être plus à l’aise dans le taxi. Puis, c’est la découverte du bateau pour la Rouquine.
Un enfant surexcité, qui veut tout voir, tout faire, n’entendra jamais les mots “Manger”, “Attendre”, et “Plus tard”. J’ai donc expédié le duo père-fille hors de la cabine pendant que je rangeais et défaisais les bagages. La nouveauté pour nous cette année: l’inscription de la Rouquine au Adventure Ocean, sorte de “service de garde” qui offre des tas d’activités par groupe d’âge. Parfait pour y laisser sa progéniture quelques heures, le temps d’un apéro en paix. C’est ce qu’on croyait, du moins… Car ce Adventure Ocean, parfait pour les anglophones, s’est avéré le pire cauchemar de la Rouquine, qui refusait de faire quelque effort que ce soit pour écouter et essayer de comprendre quelques mots, encore moins pour s’exprimer en anglais.
On a donc récupéré un enfant mécontent chaque fois qu’elle y allait, après évidemment s’être battus pour qu’elle y aille. Malgré nos demandes, aucun employé ne parlait français… je peux donc comprendre la frustration de tous, mais une partie de moi grogne légèrement lorsque je constate que le non-effort n’est pas que scolaire…
Les spectacles offerts sur le bateau (dont Mamma Mia!) sont toujours très bons. La Rouquine n’en aura pas vu un seul au complet, tombant de fatigue avant la fin. Les soirs formels, elle adore se déguiser mais manque profondément de patience à chaque repas… si bien qu’on a très peu profité de la grande salle à diner.
Côté excursions, on a joué de prudence en prenant des excursions qu’on avait déjà faites. À Labadee (Haïti), on a pris la plongée et on a eu la même équipe qu’il y a deux ans. L’avantage de l’endroit, c’est qu’ils peuvent nous parler français! Et ils en sont toujours bien heureux. Malheureusement les conditions sont plus ou moins bonnes et la visibilité en plongée n’est pas au meilleur. En après-midi, je suis restée au calme sur le bateau, pendant que père et fille sont allés s’épivarder dans une baie avec des jeux aquatiques gonflables.
En Jamaïque, les Green Grotto Caves (elle a aimé les chauve-souris mais a eu peur du noir… évidemment!) et la Dunn’s River Falls: succès mitigé vu la température de l’eau et le fait qu’elle était une des trois ou quatre enfants, tous les guides sont souvent là pour aider mais comme elle ne comprenait rien, on finissait toujours pas se détacher du groupe. Après cette journée, peut-être était-ce un mélange d’ennui et d’excitation, mais la Rouquine était “high-maintenance”, toujours à nous couper pour parler, à grimper sur son père, à vouloir être dans nos jambes… On a dû utiliser la menace de l’envoyer au Adventure Ocean en avance pour qu’elle se calme. Elle devra y aller quand même: c’est la soirée du resto super fancy (Chops Grille) juste pour l’Homme et moi… elle est très excitée à son retour: une employée parlait français! Elle a décoré une taie d’oreiller en souvenir.
La dernière journée d’excursion, à Cozumel, a failli mal tourner. L’Homme était responsable de l’horaire et n’a pas lu sur les billets que nous avions un point de rendez-vous à suivre pour se rendre à notre excursion. Raté! J’ai réussi à sauver le tout en négociant en espagnol avec un guide local, qui a effectué un transfert de réservation pour nous permettre de partir in extremis sur un des bateaux qui mène à la plongée dans un autre secteur. On ne saura jamais ce qu’on a manqué à XCaret, mais cette sortie a été une des plus belles que j’ai pu faire en plongée! On a vu trois sites différents, l’eau était très claire et les guides pas du tout agressifs avec la sécurité quand ils voyaient qu’on savait bien nager.
La dernière journée est celle qui va rester longtemps dans la tête de la Rouquine, pas pour de bonnes raisons: le trajet du bateau, qui remonte vers la Floride, nous fait traverser une mer plutôt agitée. Résultat: nausée incontrôlable dès le matin. Une demi-Gravol plus tard… elle a dormi jusqu’à passé 13h00! La mer s’étant calmée un peu plus tard, elle a quand même pu profiter des spas et piscines pour une énième fois avant la dernière nuit. Mes conclusions pour les prochaines croisières: il faudra VRAIMENT beaucoup d’efforts sur les consignes et l’anglais, sinon je ne garantis pas que j’aurai du plaisir. Je ne peux pas dire que je me suis reposée…
Laisser un commentaire