Dans ma vie, quand je parle trop tôt de quelque chose d’incertain, c’est presque assuré que ce quelque chose n’aura pas lieu. Je peux vous donner d’innombrables exemples de photos pas achetées par des gens, d’anniversaires loupés, de contrats pas achevés, de spectacles pas vus, de photos pas imprimées dans un quelconque journal, de voyages pas faits, de sous pas arrivés dans mon compte, de gens perdus de vue alors qu’on devait se revoir… la liste est longue. Mais cette fois-ci, à moins d’un séisme d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter, le béton que je viens de couler devrait tenir.

Le 9 août, il y aura un mariage.

Ahahahah elle est trop drôle votre tête !

Reprenez votre souffle, il ne s’agit pas du mien, mais j’y assisterai… en tant que photographe.

JP, I owe you one. Le 29 octobre 2004, sans le savoir, tu mas fait rencontrer quelqu’un qui serait à l’origine de 4 contrats photo. L’histoire: à l’anniversaire de JP, je rencontre un mec qui bosse pour le Groupe Investors en tant que “Conseiller en planification financière”. Peu de temps après, celui-ci me contacte: il veut un portrait “corporate” pour lui-même ainsi que son associé. Chose demandée, chose obtenue. Quelques semaines après, une autre conseillère en finances de la place veut rafraichir son portrait pour la compagnie. Chose demandée, chose obtenue. C’était en décembre 2004. En avril dernier, je reçois un coup de fil d’un quatrième conseiller en finances: c’est l’associé de la précédente, c’est également son mari, et il désire lui aussi renouveler sa photo qui date: il a cessé de porter la moustache… Tous ces petits contrats ne m’ont pas apporté de pain sur la table, vu mes frais de déplacement et mon “débutantisme”: impossible de charger le gros prix à quelqu’un qui sait pertinemment qu’on n’est pas photographe de studio…

Là où ça devient rentable (ce qui explique que j’en fasse un post): la semaine dernière, une dame inconnue me rejoint par téléphone: le dernier conseiller du Groupe Investors que j’ai pris en photo a référé la dame à moi, et celle-ci désire mes services en tant que photographe de mariage. Rien de trop gros: c’est un mariage civil, il sera célébré dans l’intimité: les mariés, le célébrant, et les deux témoins -qui sont les deux derniers conseillers du Groupe Investors que j’ai pris en photo… Après plusieurs calculs, interrogations à moi-même et à mes contacts photographes, et après quelques recherches pour trouver un album potable, j’ai enfin été en mesure de donner un tarif à la dame, tarif qu’elle a accepté. J’imagine que vous êtes un peu curieux de connaitre ce tarif, que je tairai, pour des raisons professionnelles. Mais je vous donne un indice: ce prix couvre l’achat de mon flash Canon Speedlite 430EX, ainsi que mes frais d’impression d’épreuves et d’achat d’album. Vu l’acquisition du flash, je ne peux pas vraiment faire d’autre profit…

Les futurs mariés sont un couple de l’âge de mes parents, et me font totalement confiance: ils n’ont pas demandé à voir mon portfolio, ils ont accepté mon prix, ils veulent avoir la surprise de l’album que j’aurai choisi et du montage que j’aurai effectué, ils se fient sur moi pour trouver un endroit pour la séance de photos à l’extérieur… toute cette confiance me fait bien plaisir, mais en même temps, ça me met beaucoup de pression: depuis hier, je me dis “ne-pas-me-vautrer-ne-pas-me-vautrer-ne-pas-me-vautrer-ne-pas-me-vautrer-ne-pas”… J’ai déjà pris des photos “sous pression”, ça fait 2 ans que je fais du photojournalisme. J’ai connu à peu près toutes les situations, des foules incontrôlables au conférences de presse endormantes en passant par les sujets qui t’engueulent parce que tu les prends en photo et les gens qui ne te laissent pas faire ton boulot. Mais toute cette ouverture et cette apparente liberté me donnent donc un peu la trouille… j’ai jusqu’au 9 août pour maîtriser mon flash -et mon stress.

Plus de détails et d’autres nouvelles au prochain bulletin.