Update, jeudi le 15: Merci à Yoh d’avoir perdu du temps à dessiner mon infâme tête… le reste du dessin est de moi. Hé oué.
Ceci est une lettre ouverte à mes voisins d’en haut, pour qui mes neurones s’emploient à trouver des moyens originaux de les faire souffrir et mourir (plusieurs fois) dans mes rêves.
Vous, oui vous, dont je ne sais pas le nom, et que honnêtement, je m’en balance, parce que si j’ai à vous parler, ça commence par “HEY !!!”.
Y’a des pré-requis non-écrits, quand on fait des enfants.
Outre tout le bagage physique et hormonal nécessaire, il faut aussi quelques éléments entre les deux oreilles, et apparemment, vous avez zappé cette partie du chapitre -forcément, vous n’avez pas l’air très lettrés.
Quand on fait des enfants, d’abord, on s’assure d’avoir assez d’argent pour les faire vivre décemment.
Qu’est-ce que ça signifie, “décemment” ? Ca signifie être capable d’offrir une maison entière à un enfant pour qu’il puisse jouer, courir, s’amuser, crier, rire, bref, être un enfant. Ca ne signifie pas de lui offrir un [playstation/gamecube/n’importe quoi qui le scotchera devant sa télé à longueur de journée]. Quand on travaille, normalement, on a des sous en retour. Et ces sous, normalement, ils devraient être dépensés selon des priorités. Normalement, le bien-être physique des enfants devrait passer avant leurs caprices. DONC, vivre à 4 personnes (2 parents, 2 enfants) dans un 5 1/2 (3 chambres), mais remplir ces pièces de télés, de jeux vidéos et de DVD, ce n’est PAS une bonne gestion de priorités.
Quand on fait des enfants, ensuite, on s’assure d’avoir assez de neurones pour les éduquer convenablement.
Qu’est-ce que ça signifie, “éduquer convenablement” ? Ca signifie pouvoir leur transmettre des valeurs, des connaissances, leur apprendre les choses de la vie. Ces enfants dépendent de vous, à partir du moment où ils sont conçus, et même le jour où ils diront “maman je suis grand maintenant”, ils dépendront encore de vous. Ce que vous faites, ils le feront. Ce que vous leur montrez, ils le répèteront. Parmi ces valeurs, il y a le respect. Et quand on habite en société, c’est une des valeurs que vous ne pouvez ignorer. Respectez-vous entre vous, et respectez les gens qui vous entourent, on vous le rendra.
Quand on fait des enfants, enfin, on s’assure d’avoir assez de patience pour les gérer.
Qu’est-ce que ça signifie, “patience” ? C’est quand on soupire au lieu de râler, puis qu’on sourit, quand quelque chose nous embête. C’est de pouvoir comprendre que la vie est pleine de choses désagréables, et qu’on n’est pas obligés d’en rajouter aux autres en plus.
Et quand on a des enfants dans un immeuble d’appartements, il faut s’attendre à ce que ceux-ci provoquent un certain inconfort pour les voisins du dessous, de 7h du matin à 21h le soir.
Ce qui est mon cas.
JE suis la voisine du dessous.
Aujourd’hui, c’est le troisième mardi consécutif que je rends visite à madame ma voisine d’en haut. Et à ses deux mioches. Qui sont en âge d’aller à l’école. Voulez-vous bien me dire ce qu’ils fichent encore chez maman ??! Il est 9h du matin !!!
(Nota: ce bordel, je l’endure depuis leur emménagement cet été, seulement, le seuil critique de ma patience a été atteint.)
La première fois, c’était la grève des commissions scolaires. Soit. Les enfants restaient chez eux, et en plus recevaient des copains. Imaginez le bordel pour avoir le gamecube à 4 alors qu’ils n’ont que 2 manettes –soit dit en passant, le gamecube, il n’est pas dans le salon, non-non-non. Il est dans la chambre du plus jeune, qui se trouve -ô hasard innomable- au-dessus de la mienne. Dans ma tête, quand un enfant est tranquille, c’est parce qu’il est assis. Ca se joue pas assis, au gamecube ??? Par pitié, ne leur offrez pas des tapis de DDR pour Noël, je vais vous faire une de ces pannes de courant, vous n’y croirez même pas.
La deuxième fois, le plus jeune était malade, resté chez lui. Constat: le plus vieux est à l’école, c’est donc UN SEUL gamin qui sévit ce matin. Double constat: bordel, si t’es malade, gamin, pourquoi tu fais autant de bruit qu’un régiment de l’armée de terre en pleine manoeuvre quand tu marches ?? T’es pas affaibli, ou c’est du cerveau que t’es malade ? Tu faisais une gigue tout seul devant ton gamecube ? Commentaire de la mère: “Je lui ai même donné du ritalin pour qu’il se calme ce matin !!” Réflexion dans ma tête: “ben j’ai hâte qu’il fasse effet” Et elle pousse l’insulte en disant à son gamin, qui passait par là: “hein, je te l’ai dit Anthony, tu fais trop de bruit !”, genre “constatez madame que je l’élève convenablement mon mioche”.
La troisième fois, ce matin, en arrivant en haut, je vois 3 (TROIS !!!) paires de bottes d’enfants. Je sonne, ça se planque, la mère ouvre, sourire hypocrite au visage et serviette sur la tête. Les deux premières fois, j’ai été relativement souriante et diplomate, parce que je suis incapable de dire les choses en pleine face malgré toutes mes intentions. Mais ce matin, là, c’était trop. Je ne sais pas s’ils ont fini l’école, s’il y avait encore une grève, ou si tout le monde avait attrapé les microbes de l’autre en jouant au gamecube, mais il y avait un marathon qui se courait entre la chambre, le salon et la cuisine, tellement que je me demandais comment un enfant de 30 kilos peut faire plus de tintouin en marchant qu’un coloc de 90 kilos.
Donc, madame ouvre, et feint la surprise:
– Oh, c’est bruyant ?! Pourtant ils sont devant le gamecube !
– C’est justement ça le problème, il est au-dessus de mon bureau, le gamecube. Et je suis en semaine d’examens.
– (remarquez la fine psychologue) Je disais justement aux enfants tout à l’heure qu’il fallait rester calme parce que je sais que vous êtes à la maison le mardi…
– Oui ben voilà, et c’est impossible de se concentrer avec un marteau piqueur en pleine tronche.
– …
– Merci.
Vous savez, madame, ce n’est pas tant les cris que j’entends, plutôt que les manoeuvres du régiment… Ca vibre, un plancher. Et votre plancher, -ô deuxième hasard innomable- c’est mon plafond.
Vous savez ce que mes parents faisaient, quand j’étais jeune ? Si j’avais trop d’énergie à dépenser DANS la maison, ils m’envoyaient DEHORS. PAS DANS MA CHAMBRE DEVANT UN GAMECUBE DE MERDE !!!
D’abord, je n’avais pas de gamecube dans ma chambre. Ni même de télé.
Ensuite, quand je faisais un truc pas bien, c’était pas une claque en pleine gueule que j’avais, je me faisais simplement parler avec des mots clairs. La claque en pleine gueule, les amis, retenez ça: c’est dans les cas extrêmes SEULEMENT que ça devrait vous être utile. Si vous avez appris à parler à votre enfant, normalement, il devrait vous comprendre quand vous articulez du mâche-patates. La claque sur la gueule, la seule chose que ça fera, c’est de le faire hurler encore plus fort, et là, la voisine, elle en a marre que ça gueule. C’est clair ?
Mais je suis vieille, rétrograde, conservatrice, arriérée et moyen-âgeuse pour souhaiter à un enfant d’avoir un terrain pour courir dehors plutôt que de se faire shooter au ritalin dans un appart trop petit. Et je suis une sale élitiste prétentieuse en plus, parce que j’affirme ne pas avoir eu besoin de claques pour comprendre ce qu’on me disait, donc oui, je suis meilleure que tout le monde, mon cerveau est supérieur au vôtre.
En fait, je dois avoir des gènes hitlériens, tiens. Ceci expliquerait cela.
Non mais franchement.
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