Il y a une semaine, j’ai finalement eu de ses nouvelles. Fin du silence radio. L’histoire avec Audrey est définitivement terminée, j’ai eu le fin mot de l’histoire: elle est allée voir ailleurs, ils font chambre à part. Son silence radio était dû au fait qu’il avait envie de tout démolir… Maintenant, il a besoin de moi, dixit lui-même.

Et maintenant, c’est moi qui écope: je dois me taire. Il a besoin de moi, de ma présence, de mon réconfort… Mais je me tais. J’ai peur, si peur de le perdre… Comme si un faux mouvement allait tout casser.

On s’est vu aujourd’hui: même scénario que d’habitude. Complicité, regards, rigolade… Il va mieux depuis une semaine, je lui ai changé les idées, je l’ai fait rire… Il avait besoin de ma légèreté, et de ma compréhension. Il les a eues…

Je vais lui écrire. J’ai tant de choses à lui dire, que je ne peux plus taire, garder pour moi, malgré tout ce que je m’étais promis. Aimer en silence est du gaspillage pur et simple, et même si cet amour ne trouve pas d’issue, au moins, je ne regretterai pas d’avoir parlé. Je prends le risque de le perdre, mais c’est un risque calculé: je compte sur notre besoin mutuel de l’autre pour m’éviter cette perte qui me semble fin-du-mondesque.

Je vais écrire toutes ces paroles que j’ai au fond de mon coeur, dans mes yeux. Je vais lui écrire ce qu’il sait déjà, ce qu’il a deviné, ce dont il se doute, ce qu’il ne veut pas voir, et ce qu’il ignore. Tâche titanesque.

Je vais lui dire que j’ai besoin de lui, que je ne suis rien sans lui, que je n’ai jamais vraiment cessé de l’aimer, que je l’attendrais presque indéfiniment, qu’il est ce dont j’ai toujours rêvé, que je n’ai pas envie de me casser la tête, que tout me semble si simple et si parfait avec lui…

Je voudrais être certaine que je trouverai les bons mots à dire, ceux qui ne le feront pas fuir, ceux qui le feront réfléchir… Mais on ne peut pas convaincre quelqu’un de ressentir des sentiments, puisqu’il est impossible pour soi-même de contrôler ces mêmes sentiments.

Advienne que pourra.