Je me promène d’un côté et de l’autre, seule, sans repères. Je n’ai que mes idées, qui sont plus confuses qu’autre chose. Seule, je cherche, j’ai besoin. Entourée, je ne cherche rien, besoin de rien.
Autre expérience sociale aujourd’hui, plus difficile qu’hier celle-là, puisque j’étais obligatoirement au premier plan: je devais faire des photos “d’affaires”, pour une connaissance et son collègue. J’étais morte de trouille, j’ai tout vérifié 2 fois avant de partir, piles chargées, appareil dans le sac, trépied, ordinateur, câbles, carte mémoire de rechange… Et une fois sur place, je n’étais pas moins morte de trouille. Comment mettre à l’aise deux conseillers financiers pour faire des photos d’affaires alors que la photographe elle-même n’est pas à l’aise ? c’est bien évidemment une des vraies “première fois” et ce n’est surtout pas la dernière, j’aurai clairement à en refaire d’autres, de ces “photos alimentaires”… Mais c’est loin d’être ma tasse de thé. Pire: une autre collègue m’a vue en pleine séance, et maintenant, c’est son tour, dans quelques jours… Ils ont pas un photographe attitré, le Groupe Investors ??
Bizarrement, quand je suis sortie de là, j’étais gonflée à bloc, pleine d’énergie, très positive, je me sentais en confiance. Mais là, quelques heures après, j’ai l’impression d’avoir agi en amateur, de ne pas être mieux que n’importe qui qui sache utiliser un appareil photo, et en bonus, j’ai l’impression d’avoir eu l’air imbécile pendant toute la séance, parce que j’étais morte de trouille.
C’est bassement matériel, comme occupation… Et c’est bassement matériel, que j’aie accepté de prendre le rendez-vous de la dame pour la semaine prochaine. Conseils du conseiller financier: me faire faire des cartes de visite. Bah ouais, tiens, et puis quoi encore ? J’ai aucune raison sociale, rien d’autre à écrire sur ma carte que “photographe amateure”. Classe.
J’ai de plus en plus envie de me renfermer dans ma coquille, de me trouver un boulot peinard de fonctionnaire, de fermer ma gueule, de pas faire de vagues, qu’on m’oublie, qu’on oublie même que j’ai existé ou que j’existe encore, et d’assouvir silencieusement mes pulsions matérielles en voyageant et en faisant des photos que je conserverais en égoïste. Non mais c’est vrai, depuis quand je me soucie du bonheur des autres, ou de l’utilité que j’ai pour eux ?
C’est pas crédible mon truc. Je sais bien trop que je me soucie du bonheur des gens qui me sont chers. Mais là j’ai cruellement besoin de penser à moi, moi, moi. Mais je joue encore les psys, pour JPhil, pour Romain, pour Zia… Je suis la gentille Akelia, qui sait si bien écouter, qui donne de si bons conseils, qui est si patiente… Etouffez-vous avec vos illusions, tiens. Y’a pas plus égoïste que moi. Et pour la patience… on repassera.
J’ai eu du stress sur les épaules aujourd’hui, j’aurais voulu qu’il soit là. Mais non, au lieu de ça, je rentre dans mon trou à rats, je glande devant l’ordinateur, je rumine, je mal-de-bloc, tout en me faisant la réflexion que c’est pas normal que je rumine parce qu’il n’est pas là.
Je n’ai pas besoin de LUI précisément dans ma vie… J’ai besoin d’une présence, et c’est lui qui peut me la donner pour l’instant. Ca pourrait être n’importe qui… ou presque. Patron de boutique d’informatique et conseiller financier s’abstenir.
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