J’ai commencé à écrire ça hier, mais j’ai manqué de temps.
Longue, longue, longue, fut la journée. Et elle l’est encore, puisque pas finite. Oui bon là elle l’est, finite, mais mon vendredi n’est pas mieux.
A croire que mes jeudis sont des JDM (journées de m….) par défaut. (Et aujourd’hui ça va pas en s’améliorant.)
D’abord j’ai voulu me coucher tôt hier (mercredi), mais Morphée n’était pas d’accord, résultat, à l’heure du crime + 30 minutes, j’étais en train d’achever un bouquin de Pennac, faute d’ondes de sommeil dans mon cerval. Et pourtant, je suis rentrée chez moi avec les neurones mourus hier soir. Ce matin (jeudi), lorsque la trompette de mon réveil m’a signalé que j’avais réussi à m’endormir, j’ai failli casser ledit réveil. L’heure des poules, punaise, je m’y ferai jamais quand y fait encore nuit dehors. En traînant mes savates vers la douche, j’ai lancé un regard noir au ciel -à travers ma fenêtre de 30cm²- justement parce qu’il l’était. (Noir, le ciel…)
J’ai réussi à ne pas trop perdre de temps dans le traffic, heureusement que j’ai une petite voiture, je peux zigzaguer entre les gros bateaux américains en panne sur les accotements -bandes d’arrêt d’urgence, pour les Français. Réussi à me trouver une bonne place de stationnement, réussi à être à l’heure en cours, tout ça. Là où ça se gâche, une fois en classe, je constate que j’ai oublié mon cahier de notes. Qu’à cela ne tienne, je photocopite le cahier de ma binôme, et voilà, problem solved. Autre problème: le café où j’achète mon eau-de-vie le jeudi matin, pas ouvert !! Snifff. J’ai attendu à la pause, hésitant entre le côté gauche et le côté droit pour me laisser tomber discrètement.
Pause-bouffe.
Cours d’information internationale: bordel de merdeuh, avoir su, je serais retournée pioncer sous ma couette. 1h30 de blablatage incohérent et incompréhensible sur les présidentielles américaines: résultat, je sais toujours pas comment le système électoral américain fonctionne, mais je sais que j’ai oublié comment le MIEN est fait, et je sais aussi qu’il n’est pas fait comme celui de mes voisins du Sud. Bref, paumée je suis. (Mais je vous interdis d’essayer de m’expliquer ça dans les commentaires (except for you Reid, pleeeeaaaase mail me, I don’t f… understand anything at all. GGgggnn.))
Citation du prof génial qui se croyait marrant (à propos du recomptage des votes en Floride en 2000): “cette année, si y’a pas de bug floridien, euh… … donc, si y’a pas de mouche floridienne -en français, ah ah ah…”
Retour dans le trafic après le cours (d’hab je quitte plus tard pour cause de piscine, mais là, faisait soleil, je voulais en profiter), puis hop hop roller. Le roller m’a fait du bien, sauf à la fin. Pour comprendre ce qui suit, il faut connaître un petit détail concernant mes habitudes de roller: quand j’y vais seule, je fais le même circuit, sur la même piste, à fond les ballons pas mal tout le temps. Là où ça devient du sport: y’a des intersections avec des rues et des véhicules qui ne s’arrêtent pas pour nous, et y’a une piste de VTT (Quad) qui borde ladite piste, et qui la traverse parfois. Ce qui fait que sur la piste, grâce à ces aimables petits enfants du bon dieu que j’adore, on se ramasse du gravier, du sable, des cailloux, bref, de la garnotte en bon québécois. Et cette garnotte, parfois, on peut pas l’éviter, la contourner, voire sauter par dessus (quand on est une pro du roller comme moi), alors il ne reste qu’une solution: passer dedans. Et là, c’est la roulette russe: une chance sur 6 de se prendre LE caillou entre les roues.
J’ai toujours eu un coup de bol formidable à ce genre de jeu: je me suis donc vautrée allègrement, me massacrant le genou droit (pantalon et peau), et m’éclatant le coude droit sur le pavé. Pas de témoin, l’honneur est sauf. Je clopine sur les 200 mètres restants jusqu’à ma voiture, j’enlève péniblement mes rollers, constate l’état des roues, en pestant à voix haute contre les décérébrés qui roulent en quad et qui me pourissent la vie, quand un (jeune) flic s’amène: “ça va, mademoiselle ?” Ahurie, je me demande d’où il sort, il m’explique qu’il m’a vue me vautrer (merdeuh), et commence à me poser des questions sur mes habitudes de roller et sur mes constats à propos de la piste cyclable. J’ai pas raté l’occasion, j’ai fait la râleuse de service à propos des pignoufs motorisés, et il termine avec un grand sourire, en me disant “je vous remercie beaucoup, voici ma carte, si y’a quoi que ce soit, je suis l’agent Untel (ah ah vous aurez pas son nom, bien essayé), je suis chargé d’étudier la sécurité sur la piste cyclable dans ce secteur, n’hésitez pas à communiquer avec moi, et soignez votre genou, vous avez du peroxyde ?”
Alors là… euh… Si vous voulez, moi je peux me vautrer encore, hein, et si je suis blessée plus gravement, vous me ramasserez ? Mmh ? Avec vos beaux yeux et votre uniforme ? Mmh ? M’enfin…
Je fais les courses en clopinant (bobo au genou, quand même), j’entre dans le supermarché pour acheter 3 machins et finalement ça me coûte presque 30$, puis retour au bercail, douche, tout ça, soirée normale de glandage et de lectures.
Ce matin, je me lève presque tôt, motivée à poursuivre mes lectures, et à étudier un peu, parce que quand même, 3 examens condensés en 2 jours la semaine prochaine, joie. Mais bon, pour une fois, y’a une émission intéressante à la télé, du coup, je zyeute (War Photographer), et à la fin de l’émission, je percute que je suis pas prête à partir, que mes feuilles ne sont pas imprimées, et que je dois courir pour aller à mon extraordinaire cours de Connaissance des Médias Québécois. Commence la ronde du “j’ai envie de mordre”, sont passés les inventeurs d’imprimantes lentes, les inventeurs de systèmes d’alames résidentiels chiants à programmer, les feux de circulation qui tombent au rouge quand j’arrive, la météo qui me donne un temps de merde, mes essuie-glace schizophrènes, les connards qui déboîtent sous mon nez sur l’autoroute, les imbéciles qui n’ont pas pris l’option “clignotants” sur leur voiture, mes chaussures qui prennent la flotte, le connard qui m’a re-ouvert une porte dans la gueule, et là le dernier sur la liste, qui vient de se rajouter (même s’il y était déjà par défaut), c’est mon prof de Médias Québécois, avec ses blagues trop nulles (pires que les miennes), ses métaphores ridicules, et sa logique implacable, citation à l’appui (notez qu’il dit ça sans raisons, en plein milieu de la matière): “[blablabla] Pourquoi j’efface le tableau ? Parce que j’en ai besoin.”
Le cours se finit enfin, je fous le camp, et je retourne me coincer dans le traffic (c’est fou d’habitude je trouve un moyen d’éviter ça, mais cette semaine, je sais pas ce que j’ai fait pour mériter ces embouteillages à la con), et retour dans le trou à rats. C’est le weekend, j’ai des tonnes de lectures et d’études, mal de crâne déjà présent, tout va bien.
Voilà où j’en suis. Et j’ai la dalle.
Laisser un commentaire