Dernières 24 heures entamées. J’ai même pas fait de compte à rebours, mais ça s’est fait tout seul dans ma tête, malgré moi. Connement, je regarde autour de moi comme si c’était la première fois que je voyais tout ce qui m’entoure, je veux me gaver d’images, de sons, d’odeurs, de couleurs, de lumière…
Valises entamées aussi. Premier constat: cibole, ça rentrera jamais !! Et pourtant, j’en laisse, des gugusses… J’en ai pour un gros sac de sport, du stock que je laisse ici. Des vieux vêtements, des papiers dont j’ai pas besoin (style “La Choucroute dans tous ses états, made in Alsace”, récupéré au salon de l’agriculture à Paris), une paire de chaussures… Et dieu sait que j’ai fait attention pendant toute l’année pour pas ramasser trop de cossins. Et j’ai aussi jeté plein de choses ! Pas possible. Un vrai écureuil. J’entasse, j’empile, je garde, “au cas où”.
Je peux même pas contrôler ce que je me dis dans ma tête. Quand je fais quelque chose, je pense automatiquement que c’est “la dernière fois”, et tout de suite, je tombe dans cette image du “condamné”. Dans l’avion, j’aurai mon repas du condamné, j’aurai le dernier calin en partant en TGV, ma dernière volonté ne sera pas exaucée, et j’ai la trouille que mon avion se pète la gueule. (Non mais quand même, quand on entend des histoires comme celle de Charm el-Cheikh, ça donne pas envie de repartir.)
Le snow à Flaine, c’était vraiment bien, j’ai fait 150 photos des montagnes, et pour reprendre une phrase de mon ami Pérusse, “j’ai skié à m’en dévisser les bottes”. J’ai fait 2 jours de snow et 2 jours de ski, histoire de pouvoir profiter de mes descentes autrement qu’en me disant que je vais trop vite et que je vais me casser la gueule.
Et c’est maintenant qu’arrive la liste non-exhaustive des choses qui vont me manquer quand je serai rentrée au Québec:
– des croissants frais
– le marché le samedi matin
– l’architecture
– les toits en tuiles romaines
– toute la ville de Lyon
– les gens que j’ai connus ici et qui, malheureusement pour eux, sont devenus des amis
– rouler à 130 km/h sur l’autoroute et être légale
– être indécise devant trop de choix de variétés de BON fromage
– la Savoie (et la bouffe qui vient avec, même si ça fait engraisser)
– quelques parties de Paris
– l’accent français
– Carrefour
– la fnac
– mon Chéri (pas le chocolat, on les a aussi)
– pouvoir monter à l’arrière d’un bus
– les chiottes séparées de la salle de bain
– les gamins polis qui m’appellent “madame” plutôt que “hey”
– l’église à côté qui sonne toutes les heures (et aussi les demies, l’Angélus, et plein d’autres machins que je sais pas le nom parce que je suis pas catho)
– le chat du voisin (même si je vais retrouver le mien)
– les aspirines effervescentes UPSA
– la sonnerie des téléphones quand on appelle et que dans le combiné ça sonne pas pareil qu’en Amérique du Nord
– bien manger en général, et le repas du soir en particulier, qui n’est pas à 17:30 mais bien à 20:00
– les petits cafés (l’établissement, hein, moi j’en bois pas, je prends toujours du chocolat chaud)
– les diabolos (menthe ou fraise)(d’ailleurs ça ne me manquera pas tant que ça parce que je me rapporte 2 bouteilles de sirop, gnurk)
– le TGV, tiens, parce que merde, 2 heures pour faire 460 km, je veux bien ça chez moi…
Par contre, pour essayer de me consoler, je me fais aussi une liste des choses que je vais retrouver:
– mes chats
– ma famille
– mes amis
– mon ordinateur
– la poutine (même si je pourrai pas en manger plus qu’une mini de chez Ashton)
– le fromage cheddar et les crottes de fromage
– les chips au ketchup et aussi crème sure et oignons (Lay’s et Ruffles)
– mon lit
– les supermarchés ouvert jusqu’à 1h00 du mat
– payer un peu moins cher, quand même, pour les biens de consommation en général
– les grandes étendues d’eau
Mais puisqu’une médaille n’est jamais assez mince pour ne comporter qu’une seule face, il y a des choses que je n’ai pas hâte de retrouver:
– la sale tête de la reine sur mes billets et pièces de monnaie
– l’hiver trop froid
– les limitations de vitesse sur l’autoroute (oui, j’en fais une fixation, au Québec, c’est 100 km/h la limite, et à 120, hop, grillé !)
– les colons pas cultivés et bornés
– le hockey (désolée Pascal)(et puis en France, j’en ai rien à foutre, du foot)
– l’american way of life
– le réseau de bus mal foutu de la ville de Québec
– les politiciens cons (bon ça ne fera pas trop de contraste avec la France)
– les grosses voitures américaines moches et puantes
– … j’arrête ici, ça me fout le moral à zéro.
Et puis tiens, tant qu’à être dans les listes, voici ce que j’ai adopté, que je rapporte (tout de suite, ou plus tard):
– le diabolo (menthe et fraise)
– le kir (cassis ou framboise)
– les Pepitos de LU
– le parfum Shalimar de Guerlain
– des pièces d’Euro pas françaises
– plus de 5000 photos (moins de 100 imprimées, par contre)
– la crème de marrons
– plein de toutous en peluche (un Milou, des Diddl)
– des recettes de cuisine
– des tonnes de cd (très légaux) d’humoristes et de musique pas connus chez nous
– mon Chéri
– plein d’autres choses encore, mais là, ça commence à faire un pavé trop gros pour qu’on le lise jusqu’au bout, alors je vais retourner faire mes valises.
Prochaine update je sais pas quand, j’aurai pas internet chez maman (en fait j’aurai rien chez maman sauf mes chats et un téléphone fixe), alors je peux rien vous promettre.
Ah et puis tiens, pendant que j’y suis, message personnel à la météo du Québec:
j’ai déjà la grippe, alors on se calme avec les -40°C siouplè !!
(Je sens que je vais pleurer.)
Laisser un commentaire