En fait je me suis pas privée d’écrire même si j’avions point internouille, c’est l’avantage de gérer soi-même son joueb. (Raaaaaaaah je l’ai fait, j’ai posté cette horreur de simili-néologisme à la noix.)
Le désavantage, c’est de ne pas pouvoir poster tout court, puisque dans un café internouille, pas trop envie de chercher un ordi avec un client FeuTeuPeu, et encore moins envie de chercher mon mot de passe OVH, qui est quelque part dans les oubliettes de mon énième compte hotmail.
M’enfin bref donc toujours est-il que, j’ai survécu à plus de 15 jours sans internet. Bon, j’avais déjà testé, hein. Mais c’était dans des conditions différentes: lorsque la situation a-internetale est provoquée de plein gré, aucune cure de désintox n’est nécessaire. Par contre, si on coupe la geek (en l’ocurrence moi dans le cas présent) de sa connexion sans préavis, là, c’est moins drôle.
Je vous épargne les heures d’égarement, pendant lesquelles je regardais l’ordi avec, dans les yeux, un mélange de haine, de pitié, de rancoeur, de désoeuvrement, d’envie d’enc*ler AOL, et de résignation.
Je vous épargne les heures de crise, où, cruellement, ce modem, muet jusqu’à nouvel ordre, me narguait de son silence obstiné.
Je vous épargne les heures de questionnement profond, qui m’ont amenée à réfléchir à d’existentielles interrogations, telles “to geek or not to geek”, et j’en passe.
Je vous épargne également les heures de rechute, où j’ai couru du plus vite que mon bus me le permettait jusqu’au café internouille le plus près de la première station de métro venue afin de satisfaire un besoin primaire, celui de me sentir en connexion profonde avec le reste du monde.
Et, plus que tout, je vous épargne les heures où, dans ce même café internet, puis dans le bus, dans le centre commercial, dans la rue, je me disais, en écoutant les gens autour de moi: “la vache, y’en a des pires que moi”.