Malgré le virus, je dois m’alimenter.
Chemin parcouru de la chambre à la cuisine sans encombre. Escalier descendu sans pétage de gueule.
Arrivée dans la cuisine tout à fait normale. Squattage du frigo, porte grande ouverte, histoire de trouver quoi manger tout en refroidissant un peu la pièce.
Répétition du manège devant le congélateur dans la pièce voisine. Choix porté sur des crêpes jambon-emmental surgelées. Choix douteux mais bon, trop faim pour questionner plus. Et pas envie de connaître la date de péremption.
Retour à la cuisine. Crêpes dans la poêle.
Une phrase:
– Y’a un monstre dans la cuisine.
– Oui, et il vient de parler.
– Non, tu comprends pas, y’a une grosse bestiole longue comme ça juste derrière toi.
– … c’est une blague ?
– Non, elle est vraiment grosse. Et elle bouge vers toi.
Ni une ni deux, je me pousse derrière mon héros momentané.
Je cherche la putain de bestiole du regard. Ne trouve pas.
– Oùkélé ?
– Chai pas, l’était là avant que tu bouges, elle t’a ptet suivie.
– Arrête tes conneries. OUKÉLÉ LA PUTAIN DE BESTIOLE ?
– Ah, elle est là ! (en pointant le semblant de lustre de la cuisine)
Je lève la tête, je constate: oui, effectivement, elle est là, la saloperie de bestiole, et elle est pas longue comme ça, mais un peu moins, mais juste assez pour foutre la trouille à moi qui craint les papillons de nuit. (Hé oui, Akelia est une froussarde de première en ce qui concerne les bestioles qui volent la nuit.)(Déçus ? :p)
Mon héros s’élance, esquive le lustre, court fermer la deuxième porte de la cuisine:
– On va l’enfermer, la salope !
– … okay.
Je sors, je ferme la première porte derrière moi.
– HEY ! Merci, c’est gentil, tu m’enfermes avec cette merde !!?!
– Fais un homme de toi. Et fais vite, j’ai faim et y’a mes crêpes dans la poêle.
Il sort vite fait, tellement que je suis encore persuadée qu’il a des dons harrypotteuresques pour passer vite comme ça à travers les portes.
– … on fait quoi, maintenant ?
– Elle va bien finir par s’en aller, non ?
– T’es pas un peu optimiste ? elle est entrée par où, d’abord ?
– Par la fenêtre de la pièce du congélo.
– … et t’espères qu’elle sorte comment ? Elle a un GPS intégré, peut-être ?
J’entrouvre la porte, histoire de voir où est le monstre. L’a pas bougé, toujours sur la lampe.
Un coup d’oeil derrière moi, j’avance timidement, je regarde à nouveau la lampe, stupeur: apu bestiole.
Tous aux abris.
C’est l’heure de faire le plein de munitions. Evidemment, faut bien être Français pour ne pas avoir de bombe insecticide dans sa maison (ou hors de portée des enfants).
Cire à parquet, lave-vitres, laque pour cheveux. Okay, on est parés.
J’ouvre résolument (ou presque, à quelques tremblements près) la porte.
Scanning for ze big evil bestiole.
Evil bestiole detected over ze oven.
– On l’encercle ?
– On l’encercle.
J’attaque avec la laque pour cheveux.
Cette SALOPERIE se CARAPATE vers MES CREPES !!!
Ca né sé passéra pas commé çaaahhhh !
La grosse crisse de bébitte dégueulasse se pose sur le rebord de l’évier, juste à côté de la cuisinière.
Mon héros a soudain un éclair de génie (comme quoi, tout est possible):
– Je vais ouvrir la fenêtre au-dessus de l’évier, elle va peut-être sortir…
– Non là t’es carrément utopiste.
Il ouvre la fenêtre.
Ben cette poufiasse, elle devait être télépathe.
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