Ayé. Je l’ai fait. Je l’ai prouvé. Je ME le suis prouvé. J’avais encore des doutes. Maintenant, je ne peux plus en douter UNE SEULE seconde.
JE SUIS UNE FILLE !!!
(Ca fout les boules, hein ?)
Voilà.
C’était que ça, pardon de vous avoir dérangé, vous pouvez retourner vaquer à vos occupations.
Mmmmh ? Pourquoi ? Pourquoi quoi ? Aaaaah pourquoi le cri et pourquoi cette découverte ? Hum… Je ne sais pas si vous méritez une telle confidence… Ou plutôt, si vous méritez que je vous emmerde avec mes scoops à la noix…
…
Bon, allez, puisque vous le demandez avec autant d’insistance…
Sortir de l’appart il me fallait, alors avant de quitter, un message laissais-je: “De retour dans 2 heures max.” Dans le centre-ville marchais-je, à la quête d’une postable et potable carte postale (whoa, l’exercice de prononciation parfait) étais-je. Une fois cesdites cartes trouvées, achetées, rédigées, affranchies et postées (whoa comment j’ai trop bien appris mes règles d’accord), j’ai flâné nonchalamment dans les petites rues regorgeant de surprises de toutes sortes, laissant mon cerveau me guider (je n’allais pas très loin ni très vite). Soudainement, à la vue d’une boutique de fringues, mon cerveau m’envoya un message, qui, une fois décodé, engendra un dialogue:
– Tiens, si tu entrais dans cette boutique ?
– Naaah t’es dingue, j’ai horreur du shopping…
– Allez, juste quelques secondes, pour te rassurer de ton dégoût envers cette activité féminine…
– Oublie, je n’entre pas. Et puis j’ai pas un rond.
– Dis donc, t’es moins difficile à convaincre que ça, d’habitude !
– Hé, j’ai besoin de rien, je vais pas entrer dans cette boutique pour rien !
– AH-HA ! Si, tu as besoin de quelque chose… Des chaussettes noires !
– Ah merde, c’est vrai… mais je ne trouverai pas des chaussettes noires à mon goût dans cette boutique, t’as vu la gueule des fringues dans la vitrine ?
– Bah bah bah, y’a des chaussettes noires partout, t’es de mauvaise foi !
– Humpf bon okay mais j’y vais pour que tu me foutes la paix.
– Ahahaha tu verras tu le regretteras… pas.
Donc, dans cette boutique entrais-je.
De visu, plusieurs trucs interessants il y avait constatais-je.
Grumpf, me dis-je. Tout plein d’euros encore claquer allais-je.
Ainsi, au hasard des allées et des rangées déambulais-je, quand soudain un truc à col en V vis-je. Horreur, enfer et damnation, de cet article m’approchais-je, puis la taille et le prix en vérifiais-je. Pas trop cher, juste de la bonne taille, et, comble du comble, pas noir. Le bout de tissu empoignais-je, ainsi qu’un deuxième, d’une couleur différente, et vers les cabines d’essayage me dirigeais-je.
Stupeur, la taille me convenait, les morceaux de tissu couvraient mon corps de façon plutôt seyante. Cependant, un doute subsistait quant à la couleur du premier morceau: kaki. (L’autre, blanc, ne posait pas de problèmes.)
De la cabine d’essayage sortis-je, et son avis à la vendeuse demandais-je. A peine eus-je le temps de terminer ma question que de derrière moi surgit une voix: “il vous va à ravir, mademoiselle, et la couleur est impeccable sur vous.” Par surprise me retournais-je et un charmant jeune homme vis-je, tout sourire. La vendeuse de renchérir (c’est une vendeuse, quand même): “monsieur a raison, c’est très bien sur vous, cette couleur, vous êtes chanceuse, moi je voudrais bien porter du kaki mais c’est pas terrible sur moi,voyez-vous, avec les yeux bleus et les cheveux blonds, c’est pas évident de s’habiller autrement qu’en bleu ou en rose, alors je ne sais pas […………….] mais donc sur vous le kaki c’est GE-NIAL, vraiment !” Un peu étourdie par ce flot de paroles, dans ma cabine retournais-je afin de retirer le truc kaki et de passer à la caisse au plus vite.
Mais évidemment, m’en tirer comme ça n’allais-je pas… Trouver mes chaussettes noires encore devais-je !
Heureusement (on voit qu’ils ont pensé “logical and practical” pour la psycho féminine), les chaussettes étaient tout juste au bord de la caisse. 2 paires attrapais-je donc, quand soudain des pinces à cheveux vis-je. Chouette, me dis-je, j’en avais besoin aussi, marre de cet élastique moche. Du coup, 2 pinces à cheveux au vol attrapais-je avant d’arriver à la caisse. Je paie, puis me voilà hors de la boutique. Evidemment, mon cerveau ricanait, fier de lui…
– Tu vois, je te l’avais bien dit que tu trouverais quelque chose !
– Et t’es fier de toi, j’imagine ??
– Ben tiens, je vais me gêner !
Puis, à l’appart rentrais-je, avec 1h30 de retard sur le message de départ.
Plusieurs conclusions sont possibles pour cette histoire:
a) Je suis une fille parce que je suis vachement influençable pour des fringues.
b) Je suis une fille parce que je n’ai pas assez horreur du shopping pour être éloignée magnétiquement par une boutique de fringues.
c) Je suis une fille parce que je suis entrée dans une boutique de fringues sans avoir besoin de quoi que ce soit d’autre que des chaussettes, que j’aurais pu trouver dans un bête hypermarché.
d) Je suis une fille parce que j’ai regardé autre chose que des chaussettes avant de trouver ces dernières,
e) Je suis une fille parce que si j’avais pas vu les chaussettes à la caisse j’aurais probablement oublié que j’étais entrée pour en acheter,
f) Je suis une fille parce que si je ne les avais pas achetées, j’aurais probablement oublié que j’en avais besoin, jusqu’à la prochaine lessive.
g) Je suis une fille parce que j’ai choisi la bonne taille au pif, mais que j’ai tenu à essayer les fringues quand même, pour vérifier.
h) Je suis une fille parce que j’ai besoin de me faire rassurer à propos de la couleur de mes fringues.
i) Je suis une fille parce que l’avis du mec m’a vachement plus rassurée que l’avis de la vendeuse.
j) Je suis une fille parce que je suis rentrée avec 1h30 de retard.
k) Certes, j’ai trouvé des chaussettes noires… Mais bon, ça fait pas de moi un mec pour autant.
l) Toutes ces réponses.
m) Non, rien, c’était juste pour me rendre jusqu’à la lettre “m”.
Voilà. CQFD.
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